La Synagogue
Ce point d’intérêt est disponible en audio dans le circuit: Visiter Turin, Côté nature
Vous arrivez sur la place Primo Levi, nommée en l’honneur du chercheur en chimie turinois qui marquera les mémoires avec son livre “Si c’est un homme” racontant son emprisonnement à Auschwitz.
Cette belle synagogue de style mauresque, inaugurée en 1844, est le principal lieu de culte juif à Turin. Elle date de l’époque de l’émancipation juive et aurait même dû être encore plus grande et plus impressionnante !
C’est en effet le Mole Antonelliana qui aurait dû devenir la synagogue de la ville. Mais le projet, bien trop ambitieux, sera finalement abandonné faute de moyens et l’immeuble entamé, vendu à la ville, deviendra le musée du cinéma que vous connaissez aujourd’hui.
Mais pour comprendre cet élan propre à l’émancipation, il faut comprendre le contexte historique. La présence de la communauté juive à Turin est attestée dès le XVe siècle. Pendant environ 200 ans, ils doivent vivre dans des quartiers séparés des chrétiens, tenir leurs boucheries éloignées et n’ont pas le droit de construire de synagogues.
Puis, au XVIIe et XVIIIe siècle, la situation empire. C’est le temps des ghettos. Tous les habitants juifs de Turin doivent s’installer dans l’ancien hôpital de la charité, qui sera fermé tous les soirs. Leur situation socio-économique va alors se dégrader jusqu’à un état de misère sans précédent.
Mais tout va changer à la Révolution française, quand, en 1798, les troupes françaises occupent le Piémont apportant avec elles, leurs idéaux révolutionnaires qui vont redonner aux juifs leur liberté.
À la défaite de Napoléon, Victor Emmanuel tente de réinstaurer les régulations concernant les juifs, mais la machine est lancée et en 1848, plus rien ne les empêche de vivre normalement. On comprend donc mieux pourquoi, en 1863, l’envie de célébrer la liberté retrouvée se traduit par la construction d’une grande et imposante synagogue.
Quasiment entièrement détruite pendant la Deuxième Guerre mondiale, d’une bombe alliée, elle sera reconstruite à l’identique immédiatement après la guerre.
Vous pouvez donc aujourd’hui admirer à votre aise, ses belles coupoles en oignons recouvertes d’ardoises en écailles de poisson et sa magnifique façade polychrome richement décorée.
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