Maison du Boulanger et Maison de l’Orfèvre

Cette magnifique maison à pans de bois qui fait l’angle est la Maison du Boulanger. C’est aujourd’hui un centre culturel, mais elle est surtout le symbole de tout le patrimoine troyen.

C’est en effet la première à avoir été rénovée en 1964, au lieu d’être rasée comme c’était prévu. À la base, vous vous en doutez, il y avait là, dès le XVIe siècle, une boulangerie. Vous pouvez même encore voir les poulies qui permettaient de monter les sacs de farine aux greniers.

Pendant des siècles, les boulangers et les pâtissiers s’y sont succédé. Finalement, en 1942, le dernier occupant quitte les lieux et la maison se dégrade sérieusement. C’est à ce moment-là que la municipalité envisage de la détruire. Les habitants s’y opposent avec ferveur. Tant et si bien qu’on va alors décider de la rénover.

Sous le torchis, un patrimoine exceptionnel apparaît. La ville se rend alors compte qu’elle est assise sur une mine d’or. Elle lance un important plan de sauvegarde de son fameux bouchon de champagne, surnom donné à son centre historique pour sa forme si évocatrice.

C’est pour cette raison que tout est si beau autour de vous. La ville de Troyes est l’une des villes les mieux conservées de France. Ses maisons à pans de bois représentent 90 % du bâti du centre historique, et sont des merveilles d’architectures typiques champenoises. L’homogénéité de l’ensemble vient également du fait que toutes ont été construites à la même époque. À la suite du grand incendie de 1524 qui dévora une grande partie de la ville.
Il faut savoir que le XVIe siècle, c’est un peu le summum du savoir-faire chez les charpentiers, et du coup vous avez tout autour de vous, la crème de la crème en matière d’assemblage de pans de bois, sculptures et autres techniques de moulures.

De plus, aux XVIIe et XVIIIe siècles, les maisons à colombages françaises étaient habituellement recouvertes d’un enduit grisâtre qui les rendait un peu mornes et tristes, mais qui avait l’avantage de les protéger de la propagation d’un incendie. Mais à Troyes, on est plus malins, et au lieu du torchis gris, les architectes séparèrent les maisons d’un mur mitoyen en pierre qui empêche le passage des flammes.

Le quartier dans lequel vous vous trouvez était celui des orfèvres. La maison qui fait l’angle, face à la maison du boulanger, avec sa magnifique tourelle, et son toit d’ardoises en losanges, était justement l’hôtel particulier d’un joaillier du XVIe siècle. Elle est le seul vestige des nombreuses maisons à tourelle que comptait Troyes auparavant.

Regardez bien la base de la tour. Elle est soutenue par une structure sur laquelle sont sculptées trois faunes en bois, ces divinités champêtres, issues de la mythologie romaine.

La Maison de l’orfèvre est classée parmi les monuments historiques depuis 1961. N’hésitez pas à vous engouffrer dans la rue Paillot de Montabert, pour admirer toutes les belles bâtisses historiques qu’elle abrite.