Jardin Yuyuan et Temple du Dieu de la ville

Ici, l’atmosphère change. L’air embaume l’encens, les toits s’élèvent en courbes élégantes, et tout autour, les façades de style Ming et Qing plongent le visiteur dans une autre époque. Derrière ces murs se trouve le Yu Garden, un chef-d’œuvre de la dynastie Ming. Il fut créé au XVIe siècle par un haut fonctionnaire nommé Pan Yunduan, pour offrir à son père un lieu de paix et de méditation. Le mot “Yu” signifie d’ailleurs “bien-être” ou “sérénité”.

Ce jardin, bien que de taille modeste, concentre toute la beauté des paysages du sud de la Chine : pavillons, étangs, ponts en zigzag, murs ornés de dragons et rocailles symbolisant montagnes et vallées. On y trouve notamment la célèbre pierre “Exquisite Jade Rock”, une roche percée de soixante-douze trous, si fine qu’on dit que l’eau versée à son sommet chante en s’écoulant.

Juste à côté du jardin, vous pouvez apercevoir les toits dorés et rouges du Temple du Dieu de la Ville, un sanctuaire taoïste fondé au XVe siècle. Ici, les Shanghaïens viennent encore prier pour la santé, la prospérité et la paix de leur foyer. Le dieu qui y réside, protecteur spirituel de la ville, est considéré comme un juge des âmes et un garant de l’ordre terrestre. Lors des grandes fêtes, les fidèles s’y pressent par milliers, encens à la main, pour obtenir chance et bénédictions pour l’année à venir.

Entre le jardin et le temple s’étend le bazar de Yuyuan, un dédale d’échoppes et de passerelles en bois qui recrée l’ambiance d’une ville ancienne. C’est un lieu où se mêlent l’histoire et la gourmandise : vendeurs de soieries, de jade, de thés rares, et surtout la légendaire maison Nanxiang, célèbre pour ses raviolis vapeur, les xiaolongbao. Leur secret ? Une pâte si fine qu’elle enferme un bouillon brûlant – un classique de la cuisine shanghaïenne.

Même sans franchir les grilles du jardin, vous en percevez l’esprit : celui d’un monde en miniature, où la nature, la pierre et l’eau se répondent en harmonie.