La place Venceslas

Au premier abord, c’est tout le côté ordinaire d’un boulevard de grande agglomération qui s’étale à perte de vue. Pourtant, avec sa forme allongée de 750 mètres de long et 60 mètres de large, cette place, considérée comme le centre de la Nouvelle ville, a été le lieu de nombreux événements historiques pragois.

Lorsque l’empereur Charles IV en dessine les contours en 1348, le site était délimité par deux grandes portes, toutes deux disparues de nos jours. Au fur et à mesure que l’on traverse la zone, on arrive à retracer les différentes époques architecturales qui se sont succédé, grâce aux édifices modernes et anciens qui la bordent.

C’est au XIXe siècle que la place Venceslas connaît sa plus importante métamorphose, en devenant un centre de vie urbain où cafés, magasins et cinémas viennent s’implanter. Une période de gloire qui sera ensuite nuancée par une succession d’épisodes mémorables pour la ville, comme pour le pays.

C’est en effet ici qu’en 1918, la première République tchécoslovaque sera proclamée et c’est aussi à ce même endroit que sera célébrée la chute du régime communiste, en 1989.

Sur un ton un peu plus dramatique, la place Venceslas est aussi célèbre pour avoir connu l’animation des affrontements du Printemps de Prague, entre les Tchèques et l’occupant soviétique, en 1968. Une année noire, suivie d’une autre, avec la mort tragique de l’étudiant Jan Palach, qui s’immolera par le feu devant le musée national.

Dans une lettre publiée dans les journaux, le martyr explique son geste fou, comme une tentative de réveiller la population tchèque, soumise au régime dictatorial soviétique de l’époque. Encore inconnu le matin même de son acte, Palach incarne le combat contre la brutalité du régime communiste. Un mémorial lui est d’ailleurs dédié, à l’endroit où il s’est donné la mort.