Chapelle du Tiers Ordre

Relayée dans un coin de la place de la Révolution française, la chapelle du Tiers Ordre n’est pas ce genre d’attraction que l’on voit venir de loin. Mais qui sait ce que sa sobriété et sa taille légèrement réduite sont prêtes à vous offrir. Beaucoup de potentiel artistique et patrimonial, ça nous pouvons vous le garantir.

Pour vous retracer l’histoire du site, nous n’avons pas d’autres choix que de vous raconter celle du couvent dominicain voisin, à qui elle est rattachée. Tout commence en 1245, lorsque Jacques Ier, roi d’Aragon, offre un terrain au prieur de l’ordre catholique des Dominicains, jusque-là occupé par une léproserie, soit un hôpital où l’on soigne les lépreux.

En une vingtaine d’années, pousse une église, un cloître et une salle capitulaire pour les réunions des religieux, qui tous connaîtront une série d’aménagements, d’agrandissements et d’améliorations successives au XIVe, au XVIe et au XIXe siècle.
Par ailleurs, c’est au cours de cette dernière période que sera construit un cloître-cimetière sur le côté sud de l’église, à l’image du Campo Santo de Perpignan. Mais ce récent ajout ne fera pas long feu puisqu’en 1774, il est supprimé et remplacé par notre fameuse chapelle du Tiers Ordre.

Extérieurement, l’adresse ne présente aucune fantaisie si ce n’est cette curieuse frise en pierre taillée. Mais pas de quoi rester sur votre faim non plus, car le meilleur de la visite reste à venir. Pénétrer les lieux, c’est se retrouver nez à nez avec l’un des rares exemples d’architecture Louis XVI en Roussillon.

Pour être plus clair, vous déambulerez dans une nef unique, encadrée par des tribunes aux balcons de fer forgé, sur lesquels se détachent des trophées typiques de la fin du XVIIIe siècle. Pour finalement vous tenir stupéfaits devant le chœur de la chapelle, véritable pièce maîtresse du monument.
Les peintures qui le recouvrent mettent en scène le Christ et Dieu le père, entourés d’anges, ainsi que la déesse romaine Minerve. Un décor religieux qui laisse néanmoins entrevoir des détails militaires, non sans rappeler que le lieu de culte fut occupé par l’Armée dans les années 1800, en tant que garnison de denrées alimentaires.

Cédée à la ville à la fin du XXe siècle, la chapelle du Tiers Ordre est aujourd’hui mise à profit dans le cadre de concerts de musique sacrée ou bien d’expositions, comme celles du Visa, festival international du photojournalisme.