L’Arc de Triomphe

“Vous ne rentrerez dans vos foyers que sous des arcs de triomphe” ! Une chose est sûre, Napoléon savait motiver ses troupes. Voilà la promesse qu’il fait à ses soldats suite à la bataille d’Austerlitz. Grand admirateur de l’Empire romain et de leur style, il veut lui aussi un arc de triomphe érigé pour accueillir le général vainqueur à la tête de ses troupes.

C’est donc tout naturellement que Jean-François Chalgrin, son architecte, s’inspire des monuments de l’Art antique, toujours imposants ! Il commence en 1806, la construction d’une arche de 50 mètres de haut, 44 m de long et 22 m de large. Napoléon voulant un monument à la gloire des armées, ce sont les grandes batailles, les scènes de la Révolution et de l’Empire qui sont représentées sur l’Arc. La partie supérieure de l’Arc, elle, est tapissée de 30 boucliers sur lesquels sont gravés les noms des plus grandes batailles.

Napoléon n’aura pas la chance de voir le résultat. Il meurt en 1821, et l’Arc de Triomphe ne sera terminé qu’en 1836. Bon, son char funèbre passera tout de même sous la voûte, c’est déjà ça ! Juste un mot sur la sculpture que vous voyez sur le pilier droit de l’arc. On y voit le peuple français dans toute sa diversité, uni pour le combat. Symbole de la république, tous ensemble, révolutionnaires, royalistes et bonapartistes partant défendre leur pays. Elle a été ajoutée en 1830 sous le règne de Louis-Philippe.

C’est fou quand on y pense qu’un roi veuille célébrer la république ! Mais il faut bien comprendre le contexte de l’époque. Louis Philippe est à la tête d’une monarchie oui, mais c’est la monarchie de juillet née de la révolution. Il n’a pas le soutien du peuple, car il n’y a pas eu d’élection et il n’a pas la descendance de la bonne dynastie des rois de France. Du coup, il essaye de trouver sa place et nouer avec les valeurs de la république en appuyant un peuple qui s’est libéré par lui-même.

En 1920, une nouvelle haute symbolique s’ajoute à l’Arc de Triomphe. Je vous parle bien entendu de la tombe du Soldat inconnu, installée sous l’arc et symbolisant les 1,4 million de combattants français morts dans l’horreur de la Grande Guerre. Devant la tombe, la flamme du souvenir est allumée pour la première fois le 11 novembre 1921 par André Maginot, alors ministre de la Guerre. Elle ne s’est jamais éteinte depuis.