Théâtre du XIXe

Alors, Orange n’a pas qu’un théâtre antique, elle a aussi un magnifique théâtre municipal, classé pour sa part monument historique.

Il a été construit fin XIXe par André Jean Boudoy, qui était un collaborateur de Charles Garnier. Le bâtiment est de ce style éclectique qui était très à la mode à l’époque et qui mêle des éléments néoclassiques et baroques. Sa façade, magnifique, est ornée de 3 bustes représentant chacun un style théâtral.

Molière pour la Comédie, Corneille pour la Tragédie et Félicien David pour l’Opéra. Au départ, cela aurait dû être celui de Racine, mais on a finalement choisi le compositeur français, afin de représenter également le genre musical. Le bâtiment est ensuite réquisitionné par les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale, puis transformé en salle de conférences et de réunion avant de voir s’y installer les archives et la bibliothèque municipale.

Si le théâtre a finalement retrouvé son lustre d’antan, c’est grâce à d’importants travaux de rénovation qui lui ont permis de reprendre ses fonctions. Le monument commémoratif que vous voyez à gauche du théâtre a été érigé en l’honneur des 32 religieuses, exécutées pendant la Terreur.

Ce qu’on appelle la Terreur est une période durant la Révolution française, pendant laquelle les révolutionnaires les plus radicaux ont pris le pouvoir et justifié leurs actions extrêmes comme étant un moyen de protéger la Révolution. Cela a mené à des exécutions massives de personnes soupçonnées de soutenir encore la monarchie, et notamment de nombreux religieux qui ne voulaient pas renoncer à leur foi. C’est ce qui s’est passé pour les 32 religieuses d’Orange.

En juillet 1794, 332 personnes, dont 32 religieuses, ont été guillotinées ici même. Ces dernières, béatifiées en 1925, sont ici honorées, grâce à cette magnifique œuvre de Boris Lejeune, peintre, sculpteur et poète franco-ukrainien. Continuez ensuite à longer le théâtre pour reprendre la rue de la Tourre.