Ancien temple Saint-Martin

Nous traversons la place André Bruey, nommée en l’honneur de l’ancien maire d’Orange. Rien ne laisse présager aujourd’hui, qu’elle ait pu être un jour le théâtre d’un terrible événement.

Remontons le temps jusqu’en 1566. Cela fait déjà 5 ans que Guillaume 1er d’Orange a autorisé la pratique du culte réformé. Les protestants obtiennent alors l’autorisation de faire édifier un temple, inauguré l’année suivante.

Mais le 2 février 1571, le jour de la fête de la purification de la Vierge, le sanctuaire est le témoin d’un effroyable massacre. La tuerie durera 11 jours, pendant lesquels plus de 140 civils seront assassinés brutalement. Cet événement tragique prit plus tard le nom de “Notre-Dame la Massacreuse” en écho à la fête religieuse pendant lequel il a eu lieu.

2 ans plus tard, le prince d’Orange se convertit publiquement au protestantisme et la ville devient une place forte de la religion réformée. Si le temple à aujourd’hui disparu, c’est que les tumultes des guerres de Religion ne se sont pas arrêtés avec l’Édit de Nantes signé par Henri IV en 1598, et garantissant la liberté de culte. Vous ne le savez peut-être pas, mais Louis XIV l’a révoqué en 1685 et lancé les fameuses dragonnades.

Il s’agit de campagnes menées par ses soldats, nommés les dragons, pour persécuter les communautés protestantes du royaume de France et les convertir au catholicisme. C’est à cette époque que le temple est entièrement rasé, et qu’une fontaine, aujourd’hui disparue, est construite à son emplacement. Ces conflits nous semblent bien loin aujourd’hui, mais ils ont couté la vie à de nombreuses personnes des deux camps et considérablement impacté l’histoire de l’Europe entière. Continuez dans la rue Tourgaryanne, car cette histoire est loin d’être finie !