Statue de Jeanne d’Arc
Ce point d’intérêt est disponible en audio dans le circuit: Visiter Nancy, Aux portes de la cité ducale
Orléans, Lyon, Blois, Arras, Poitiers, Marseille, toutes ces villes partagent un même point commun. Celui d’avoir quelque part, dans l’une de leurs rues, une statue à l’effigie de Jeanne d’Arc.
En même temps, quel territoire de France manquerait l’occasion de commémorer cette cheffe de lutte, véritable héroïne face aux Anglais en pleine guerre de Cent Ans, considérée comme l’une des femmes les plus connues de l’histoire de notre pays ? Si ce n’est pas la plus connue. Aucun, j’ai envie de dire !
De jeune paysanne qui entend des voix, à libératrice d’Orléans et enfin martyre sur le bûcher de Rouen, Jeanne d’Arc est un destin tragique à l’origine de tout un mythe connu dans le monde entier.
Alors, quand il est question d’hommage à son sujet, la moindre erreur peut être fatale. Et cette statue de Nancy, si elle pouvait parler, pourrait justement en témoigner. Du coup, je vais le faire à sa place.
Au terme de la guerre franco-allemande, l’État finance la réalisation d’une statue de Jeanne d’Arc qui sera inaugurée place des Pyramides, à Paris, en 1874. Mais la Pucelle, dans son armure, brandissant son étendard de la main droite du haut de son cheval, est sérieusement critiquée.
Le Figaro écrit même : “On a découvert une statue représentant une toute petite fille bien laide, s’en allant je ne sais où sur un cheval de poste”. Un vrai fiasco.
Emmanuel Frémiet, auteur de l’œuvre, crée alors une nouvelle version à ses frais que Jules Ferry ne manquera pas de saluer. Mais cette seconde statue n’a pas le temps de rejoindre la capitale, puisqu’un mécène juif et nationaliste français l’achète et l’offre à la ville de Nancy. Permettant ainsi à la Lorraine d’avoir sa première représentation de Jeanne d’Arc. Cette dernière création, vous l’avez devant vous.
Et Paris dans tout ça ? Quelque temps plus tard, Emmanuel Frémiet, pas peu fier de sa deuxième Jeanne d’Arc, en réalise une copie pour son compte personnel. Il en dit : “Cette fantaisie me coûta assez cher, mais je ne l’ai jamais regrettée”. Et pour cause !
En 1898, alors que des travaux sont opérés sur le piédestal de la statue “échec” de Paris, l’artiste échange sa première œuvre contre sa réplique personnelle, copie conforme de celle posée, ici, à Nancy. À la différence que celle-ci est améliorée et dorée.
Quant à l’autre, celle que l’on a tant blâmée, il l’a pressamment fait fondre, encore et toujours à ses frais, pour éviter qu’on en fasse un quelconque usage.
Ça alors, qui aurait cru qu’ici vous attendais une telle histoire…
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