La CCI du Grand Nancy

Là, sur la partie haute du portail d’entrée, vous pouvez effectivement lire : Chambre de Commerce et d’Industrie de Meurthe et Moselle. Aussi nécessaire que soit cette institution publique auprès de nos entreprises françaises, c’est davantage l’aspect de son bâtiment qui nous intéresse ici.

Regardez-le bien avec ses ferronneries florales et ses vitraux aux ornements végétaux, il ne vous fait pas penser à quelque chose en particulier ? Si rien ne vous vient en tête, sachez que vous avez là un exemple irréfutable de construction en style Art Nouveau.

Entre 1890 et 1914, Nancy traverse une période de prospérité intense, accompagnée d’un nouvel âge d’or culturel. Dès lors, les banquiers, les commerçants et les notables influents se font bâtir de somptueuses résidences qui se veulent plus au goût du jour. Et le goût du jour à cette époque, c’est le mouvement Art Nouveau. Même l’architecture du centre-ville n’est pas en reste de ce côté-là.

C’est l’École de Nancy, association créée en 1901, qui se charge d’introduire, promouvoir et répandre cet art décoratif dans de nombreuses disciplines : la photographie, l’orfèvrerie, la typographie, l’architecture, etc.

Dans le cas du siège de la CCI, classé monument historique, la réalisation de l’édifice a été confiée à de grandes pointures du style Art Nouveau.
Les plans ont été imaginés par les architectes Louis Marchal et Émile Toussaint. Les vitraux du rez-de-chaussée, illustrant les paysages et les richesses économiques lorraines d’autrefois, ont été conçus par les maîtres-verriers Antonin Daum et Jacques Gruber. Et les ferronneries des fenêtres et de la marquise sont signées Louis Majorelle.

Avec eux, l’industrie locale est alors mobilisée au service de l’art. Et grâce à eux, Nancy devient une vitrine de l’excellence française et demeure l’un des berceaux européens majeurs de l’Art Nouveau.