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Place Jeanne d’Arc

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Ce point d’intérêt est disponible en audio dans le circuit: Visiter Metz, 3000 ans d’histoire

Vous arrivez à présent sur la place Jeanne d’Arc, aménagée en 1905 lors de la reconstruction de la belle église Sainte-Ségolène. À cette époque, l’endroit s’appelle alors la place des quatre maisons, en souvenir des habitations détruites pour son aménagement.
L’église Sainte-Ségolène, elle, fait partie de ces édifices religieux maintes fois remaniés au fil des siècles. Imaginez-seulement, la toute première paroisse a été construite dans les années 800 ! L’église actuelle a gardé sa crypte du Xe siècle, des vitraux du XIIe siècle, et des peintures murales.

Le portail magnifiquement décoré, ainsi que les deux clochers parfaitement symétriques, sont de style néo-gothique, et sont le résultat de gros travaux de remaniement réalisés entre 1896 et 1898 par l’architecte allemand Conrad Wahn. L’église Sainte-Ségolène est classée au titre des monuments historiques.

Mais alors, pourquoi cette place est-elle nommée la place Jeanne d’Arc, et non la place Sainte-Ségolène. Cela est dû à une étrange histoire. Celle de la fausse Jeanne d’Arc, qui célébra son mariage dans l’église Sainte-Ségolène. Parfaitement, vous avez bien entendu, il y eut en France, le scandale de la Fausse Jeanne d’Arc. Eh bien, figurez-vous qu’à l’époque, 5 ans après la mort de la vraie Jeanne d’Arc sur le bûcher, une femme arrive dans un petit village près de Metz et déclare être la pucelle en personne. Aussi incroyable que cela puisse paraître, et même si la demoiselle s’appelle Claude, on la croit, et de nombreuses personnes affirment même la reconnaitre, dont certains de ses anciens compagnons d’armes, et pire encore, ses deux frères !

Et la nouvelle circule vite, on en parle jusque dans le sud de la France ! Il y a même un acte notarié d’un pari entre deux habitants, dont l’un disait que Jeanne d’Arc était morte à Rouen, alors que l’autre insistait sur le fait qu’elle était vivante à Metz. Imaginez bien qu’au Moyen-Âge, les usurpations d’identités étaient fréquentes. Forcément, il n’y avait pas d’état civil ni d’empreintes digitales. Mais là quand même, il y avait de quoi douter, car elle avait brûlé sur un bûcher, aux yeux de tous !! En plus, les Anglais avaient pris mille précautions pour s’assurer qu’il n’y aurait aucun échange de prisonniers.

Si vous vous demandez comment une telle supercherie a pu avoir lieu, comprenez bien qu’à l’époque, le simple fait qu’une femme s’habille comme un homme était impensable. Claude portant des habits d’homme, cela fut suffisant pour qu’on la croie. De plus, ce n’est pas comme si les habitants avaient vu sa photo, il n’y avait même pas de portrait de la célèbre pucelle. Le subterfuge continua, et notre fausse Jeanne d’Arc, va même pousser jusqu’à aller s’installer à Orléans, dans la maison qui avait hébergé l’héroïne lors du siège de la ville. Les habitants vont lui verser un véritable trésor en remerciement de les avoir délivrés !

L’usurpation d’identité prit fin, lorsque Charles VII arriva à Orléans. L’histoire voudrait que la jeune femme ait craqué, et se serait jetée aux pieds du roi, pour avouer sa supercherie. Puis, en 1456, lors du procès de réhabilitation de Jeanne d’Arc, sa mort devient officielle et ça devient plus compliqué pour Claude de tromper son monde. Elle disparaît pour de bon, et son mari, dit-on, rentre au couvent pour se faire oublier. Voilà donc l’histoire surprenante qui se cachait derrière le nom de cette place !

Groupe 19695

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