Aqueduc des Miracles

Vous voilà donc dans le grand parc Acueducto de los Milagros, traduisez le parc de l’Aqueduc des Miracles, face aux fabuleux vestiges du même nom. Il s’agit de l’un des sites archéologiques les plus importants de la ville. Sa fonction principale était d’approvisionner en eau la partie ouest d’Augusta Emerita, depuis le réservoir de Proserpine à cinq kilomètres de là. Si on l’appelle l’aqueduc des miracles, c’est avant tout pour l’admiration qu’il a suscité à travers les siècles, notamment pour son état de conservation. 800m de cet aqueduc vieux de presque 2000 ans sont encore conservés aujourd’hui. Les arches les plus hautes culminent à 25 mètres de haut. Dans la partie nord, la canalisation possédait un bassin de purification d’eau qui servait également de fontaine au passage. Puis, au fur et à mesure que la vallée s’élève, la hauteur des piliers et le nombre d’arches augmentent, pour que la conduite hydraulique ne perde pas son niveau nécessaire à l’écoulement de l’eau vers la ville. De toute façon, y’a pas à dire, les ingénieurs romains étaient hyper calés en ce qui concerne l’eau ! Tout leur système d’égout, de thermes et d’aqueduc est vraiment impressionnant ! En ce qui concerne sa datation, par contre, les experts ne sont pas tous d’accord. Traditionnellement on dit que l’aqueduc a été construit dans l’Empire romain du 1er siècle de notre ère, pendant la dynastie Julio-claudienne, c.-à-d., la dynastie qui fait référence aux 5 premiers empereurs romains apparentés à Jules César. Pour votre information, ce sont Auguste, Tibère, Caligula, Claude et Néron. La ville romaine a également eu deux autres aqueducs antérieurs qui fournissaient de l’eau à la population. Mais en 2019, l’université autonome de Madrid publie une étude très controversée, selon laquelle l’aqueduc ne serait pas romain, mais wisigoth ! Des recherches réalisées à l’aide de thermoluminescence montrent qu’il pourrait remonter au IVe ou au Ve siècle. Il aurait donc été une œuvre de l’Antiquité tardive voir du début du Moyen Âge ! Ces découvertes techniques concordent avec le fait que l’empereur Dioclétien qui régna jusqu’au début du IVe siècle, ainsi que ses successeurs, entreprirent une grande réforme administrative de l’Empire qui fit de l’ancienne Augusta Emerita la nouvelle capitale de la Diocesis Hispaniarium qui comprenait toute la péninsule ibérique ainsi que le nord de l’Afrique. Cette théorie a été, entre autres, rejetée par le maire de la ville, Antonio Rodriguez Osuna. Que l’aqueduc soit trois siècles plus jeune que prévu ou pas, cela n’enlève rien à son surnom de miraculeux, car il reste un témoignage précieux de l’ingénierie civile antique. Il fait bien évidemment partie de l’ensemble archéologique classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Juste derrière, en parallèle, vous pouvez également allez voir le pont romain , construit sous Auguste, cette fois c’est sûr et qui indiquait la sortie nord de la ville.