Grand Hôtel Dieu

Vous entrez à présent dans le Grand Hôtel Dieu de Lyon. Les Hôtels-Dieu étaient des institutions charitables, fondées et gérées par des ordres religieux, généralement chrétiens, dans le but de fournir des soins médicaux et des services de charité aux malades et aux nécessiteux. Ces anciens et précieux hôpitaux existent dans la plupart des villes françaises.

Celui de Lyon a été fondé en 542 par l’évêque saint Benoît. Ce joyau du patrimoine architectural ouvert au public depuis 2018 a été complètement rénové pour en faire un lieu de vie incontournable de la ville. Traversant cinq cours intérieures, le Grand Hôtel Dieu propose de multiples facettes : mode, design, gastronomie… Il constitue un véritable pilier du centre-ville.

On y trouve de nombreuses enseignes de prêt-à-porter, mais également d’art culinaire, avec notamment la Cité internationale de la Gastronomie qui propose un parcours du goût interactif pour en apprendre davantage sur l’art du “bien manger”. Avec ses 62 000 m² de surface, le Grand Hôtel Dieu est aujourd’hui à la pointe de la modernité, comme il l’a d’ailleurs toujours été au fil de son histoire.

Autrefois hospice puis hôpital, il était reconnu comme l’un des meilleurs hôpitaux, moderne, innovant et incarnant l’excellence de la médecine lyonnaise. C’est d’ailleurs ici que l’écrivain François Rabelais s’installe en 1532 et y exerce la médecine, tout en écrivant quelques-unes de ses plus grandes œuvres, telles que Gargantua et Pantagruel.

C’est aussi dans ce bâtiment qu’on pouvait, fut un temps, admirer la dépouille d’un crocodile qui a terrorisé les habitants de la ville… Suspendu pendant des années à la coupole de l’Hôtel Dieu, cet animal, qui avait remonté le Rhône pour s’arrêter sous le pont de la Guillotière, juste à côté de vous, avait pris l’habitude de dévorer les navigateurs qui passaient par là, apportant un véritable sentiment de terreur chez les Lyonnais.

La légende, qui remonte à l’année 1745, raconte que ce sont deux prisonniers condamnés à mort qui se sont proposés pour aller le terrasser, en échange de leur liberté. Grâce à une poignée de sable, pour l’aveugler, et une lance, pour le piquer, ils réussirent à le tuer sous les yeux de nombreux Lyonnais venus assister à la scène. Après ça, ils sont devenus de vrais héros de la ville, et leur souhait est exaucé : ils sont de nouveau libres.

La carcasse du crocodile, elle, sera suspendue dans un premier temps dans la chapelle du Saint-Esprit, située sous le pont, puis transférée à l’Hôtel Dieu après la démolition de la chapelle. Elle y restera même jusqu’en 2010 !

Alors qu’on croit à cette histoire surprenante ou pas, le crocodile de Lyon, du moins, sa dépouille, a bel et bien existé et reste encore aujourd’hui un véritable symbole de la ville ! Il semblerait qu’elle soit d’ailleurs encore conservée au musée des Hospices civils.