Avenida de los Presidentes

Dans le tracé en damier des rues du Vedado, deux énormes avenues rectilignes sortent leur épingle du jeu. Il est question de l’Avenida Paseo et de sa parallèle, l’Avenida de los Presidentes, dans laquelle vous venez justement de marquer l’arrêt. Étendue sur une vingtaine de rues, et débouchant d’un côté sur le Malecón, l’Avenida de los Presidentes serait l’une des plus belles artères de La Havane.

Avec elle, touristes et locaux en circulation sont relativement bien servis. En bordure de trottoir, les anciens palaces de la grande bourgeoisie exposent leurs façades intemporelles, quelques fois fleuries. Au centre, une longue enfilade de jardins et de pelouses apporte une respiration verte, idéale pour faire une pause.

L’avenue est jalonnée de monuments rendant hommage à de grandes figures politiques et nationales d’Amérique latine.

On y croise Simón Bolívar, libérateur du continent et héros dont la Bolivie porte le nom ; Benito Juárez, président mexicain qui incarne la réforme et la résistance face aux empires étrangers ; Salvador Allende, président du Chili, symbole de courage pour être mort dans le palais de la Moneda lors du coup d’État de 1973 ; Eloy Alfaro, leader progressiste et président réformateur de l’Équateur ; sans oublier, pour Cuba, José Miguel Gómez, président de la République, et Tomás Estrada Palma, premier chef d’État du pays, dont la statue mutilée rappelle les bouleversements de l’histoire. Victime de vandalisme en 1959, la statue de ce dernier ne se résume plus qu’à deux pieds chaussés sur un piédestal.

Sorte de galerie d’art à ciel ouvert et de parenthèse historique dans le Vedado, la Calle G, de son autre nom, accueille également le Musée de la danse, un hôtel 4 étoiles, un café littéraire, des écoles multidisciplinaires et bien d’autres institutions politiques et culturelles. Du coup, à toute heure de la journée, et notamment quand vient le week-end, ça s’active pas mal dans le coin.