La cathédrale Santa Catalina

S’il y a bien une attraction que personne ne veut manquer dans la visite du centre historique de Cartagena, c’est bien celle-ci, la cathédrale Santa Catalina. En même temps, soyons honnêtes, il est presque impossible de fermer les yeux sur elle, tant on l’aperçoit de loin. On ne saurait dire si c’est sa tour, ses couleurs ou peut-être même les deux qui nous envoûtent et nous attire jusqu’à elle.

Bâtie dès 1577, en vue de remplacer un ancien et modeste lieu de culte “de paille et de roseau”, la cathédrale Santa Catalina est l’une des plus anciennes de sa catégorie dans toute l’Amérique du Sud. Il aura fallu patienter jusqu’en 1612 pour la voir finalement achevée après des travaux jugés interminables, mais surtout sévèrement perturbés par un événement historique.

En 1586, le pirate anglais Francis Drake brûle sans pitié Cartagena et réclame une juteuse rançon qui ne sera pas entendue. Devant le refus des habitants, l’assaillant porte trois coups de canon sur la cathédrale qui, encore en chantier, menace de s’effondrer. Les Carthaginois, attachés à ce bien déjà précieux, finissent par céder aux menaces de Drake et lui donnent la somme réclamée pour obtenir la paix.

Lors des travaux de réparation, le maître d’œuvre, Simón González, ira puiser son inspiration auprès des basiliques d’Andalousie et des îles Canaries pour lui donner l’allure Renaissance espagnole qu’elle reflète encore aujourd’hui. La tour et le dôme feront leur apparition entre 1661 et 1681, sous l’impulsion de l’archevêque de l’époque et le talent d’un architecte français.

À l’intérieur, peu de choses ont changé, si ce n’est la suppression de la fausse voûte de la nef centrale en 1973. Depuis, on obtient un décor simple, mais élégant avec des colonnades blanches et un plafond en bois.