Evita
Ce point d’intérêt est disponible en audio dans le circuit: Visiter Buenos Aires, L’âme Argentine
Vous voilà, en plein cœur de la plus large avenue du monde, devant la statue du célèbre Don Quichotte, offerte par l’Espagne à l’Argentine en 1980 et face au célèbre mur d’Evita. Vous la connaissez certainement.
Cette actrice devenue Première Dame d’Argentine a suscité tant de passions qu’elle a inspiré un disque, puis une adaptation cinématographique portée par Madonna. Mais passé ces quelques informations connues du grand public, que savez-vous d’Evita ? Laissez-moi vous présenter brièvement celle qui va rapidement se faire une place dans le cœur des Argentins.
Notre jeune Evita, d’origine modeste, rêve d’être comédienne. À 15 ans, elle quitte sa province et décide de venir tenter sa chance à Buenos Aires. Elle s’en sort plutôt bien, et se fait un nom au théâtre, à la radio ainsi qu’au cinéma. En 1944, elle rencontre celui qui allait sceller son destin en devenant président deux ans plus tard : Juan Perón. Il est le premier président argentin à avoir été élu au suffrage universel, et il est le seul à avoir été président trois fois. Il est à l’origine de ce que l’on nomme le peronismo qui est un mouvement politique très fort en Argentine.
Mais revenons à Evita, notre belle et talentueuse actrice qui se retrouve Première Dame en 1946. Loin de se contenter d’être belle et de sourire aux bras de son mari, Evita va se battre comme personne ne l’avait fait jusqu’alors pour les droits des femmes et des plus nécessiteux. Elle obtient en 1947, le droit de vote pour les femmes en Argentine !
Petit rappel historique, les Néo-Zélandaises ont été les premières à voter dans le monde, donnant ainsi leur avis politique depuis 1893, 1944 pour les Françaises, et le dernier pays à avoir accordé le droit de vote à ses citoyennes est l’Arabie Saoudite en 2015. Evita va aussi créer le parti péroniste féminin qu’elle présidera jusqu’à sa mort ainsi que la Fondation Eva Peron pour venir en aide au plus démunis.
Aucune femme n’a jamais eu une telle influence dans le monde politique et en 1951, en vue de la première élection présidentielle au suffrage universel incluant hommes et femmes, on lui propose de se présenter comme vice-présidente. Honorée, mais gravement malade, Evita renonce, le 31 août et décède en juillet de l’année suivante, des suites d’un cancer fulgurant du col de l’utérus, à l’âge de 33 ans. L’ampleur de l’hommage qui lui fut rendu, tant officiel que populaire, montra une ferveur sans précédent. Sa dépouille fut veillée au Congrès puis embaumée et déposée au siège social de la CGT d’où elle menait ses combats.
On voit l’importance d’un personnage historique dans l’hommage que lui rend le peuple mais aussi dans la peur qu’il inspire à ses détracteurs. Lors du renversement du gouvernement, son cadavre sera enlevé, séquestré et profané avant d’être dissimulé pendant 16 ans.
Elle repose aujourd’hui au cimetière de Recoleta dont nous vous proposons la visite dans notre deuxième itinéraire.
Evita aura laissé derrière elle un souvenir indélébile. Elle reçut plusieurs prix dont la plus haute distinction argentine: “le collier de l’ordre du Libérateur San Martin”.
Elle n’a jamais quitté la mémoire collective des Argentins, preuve en est de sa double effigie de 31 mètres de haut installée de chaque côté de la façade de l’immeuble.
Si vous avez encore du temps…
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