Monument San Martin

Bon, on n’allait tout de même pas vous emmener sur la place San Martin sans faire les présentations avec le célèbre général ! Vous le voyez fier sur son cheval dressé, avec la République à ses pieds lui offrant une couronne de laurier. Ce monument imposant à la gloire du général est la première statue équestre de Buenos Aires. Édifiée en 1862, elle est l’œuvre du sculpteur français Louis-Joseph Daumas. Puis, vers 1910, le sculpteur allemand Gustav Eberlein rajoute la base en granit rouge et les quatre sculptures allégoriques que vous voyez tout autour, ainsi que le Dieu Mars, dieu de la guerre à l’avant.

Les 4 bronzes symbolisent les moments marquants de la lutte de San Martín pour l’indépendance du pays – “Le départ pour la guerre”, “La bataille”, “La victoire” et le “Le retour du vainqueur”. Comme vous le savez, le général San Martin est un véritable héros de la guerre d’indépendance d’Argentine. C’est lui qui a libéré son pays ainsi que le Pérou et le Chili. On ne le surnomme pas le Libertador pour rien !

José, appelons-le par son prénom puisqu’il n’est pas encore général, naît de parents espagnols dans une Argentine qui n’existe pas encore. Lorsque sa famille rentre en Espagne, il les suit et y fait une brillante carrière militaire. Lorsque Napoléon envahit l’Espagne, il fait partie des troupes qui défendent le territoire. Pendant ce temps-là, dans son pays natal, une révolution a lieu. C’est la révolution de mai, qui profite de l’affaiblissement de l’Espagne pour se libérer.

Les idées indépendantistes font leur chemin jusqu’à l’autre côté de l’Atlantique et parviennent aux oreilles et au cœur de notre José San Martin qui rentre fissa à Buenos Aires. Je ne vais pas vous faire un résumé de toute la guerre d’indépendance, mais en gros ce qu’il faut comprendre, c’est que ça partait plutôt mal pour les indépendantistes parce qu’entre temps, Napoléon s’était retrouvé en exil sur l’île d’Elbe et que du coup, le roi d’Espagne Ferdinand VII était rentré à Madrid et avait immédiatement abolit la Constitution espagnole née pendant la guerre d’indépendance. Le tribunal de l’Inquisition est rétabli et le roi se prépare à envoyer ses meilleurs soldats calmer tout le monde en Amérique du Sud.

Mais alors que tous les fronts semblent bloqués, le général San Martin eut un éclair de génie et fonda l’armée des Andes. Son plan est simple : attaquer le haut Pérou où sont concentrés tous les pouvoirs royalistes, en prenant Lima par la mer grâce à une audacieuse et complètement folle traversée des Andes. On parle de milliers d’hommes et de mules portant de l’artillerie lourde à 3000 mètres d’altitude. Mais l’Histoire nous l’a répété à maintes reprises, l’audace, ça paie. Et vous pouvez à votre tour payer vos respects à celui qui vous permet aujourd’hui de visiter un pays à part entière.

Bizarrement, à son retour à Buenos Aires, on l’accuse d’être devenu un conspirateur. Il s’exile à Bruxelles, puis à Paris et meurt à Boulogne sur mer, le 17 août 1850 sans jamais avoir perçu sa pension de général.