Palais du Reichstag

Alors voilà un bâtiment chargé d’histoire. Le Palais du Reichstag a joué un rôle important dans l’histoire de Berlin.
À la base on le construit , comme son nom l’indique, pour le Reichstag: l’assemblée parlementaire de l’immense empire allemand fondé en 1871 par Otto von Bismark.

Il est édifié en 1884, dans un style renaissance tardive. C’est tout bien symétrique, il y a des statues et des colonnes et même une superbe verrière. En 1918, à l’abdication de Guillaume II, la monarchie des Hohenzollern est abolie et le palais abrite désormais le parlement de la république de Weimar. Il y a un président de la République à la tête de l’État et un chancelier à la tête du gouvernement.

Malheureusement, cette démocratie naissante ne va pas durer ! En 1933, un grand incendie réduit le Reichstag en cendres. C’est le prétexte dont se servira le parti nazi pour démanteler légalement l’opposition de la gauche et persécuter ses opposants politiques. Ces derniers accusent en effet les communistes d’avoir organisé l’incendie.
C’est cet incident qui permettra à Hitler, alors chancelier, d’accéder au pouvoir, son parti se présentant comme le protecteur de l’ordre et de la sécurité en Allemagne.
Dès le lendemain de l’incendie, le président allemand signe un décret proposé par Adolph Hitler : une succession de lois d’urgences restreignant drastiquement les libertés civiles et politiques, et en deux temps, trois mouvements les opposants au parti nationaliste-socialiste se retrouvent au camp de concentration de Dachau fraîchement inauguré pour être “rééduqués”.

On ne connait toujours pas le fin mot de l’histoire, mais ce qui est sur c’est que la thèse du complot communiste n’a pas pas retenue. Certains historiens pensent qu’il s’agit plutôt d’une opération menée par les nazis eux-mêmes pour leur permettre de durcir le régime en place. Quoi qu’il en soit, l’incendie du Reichstag marque la fin de la République de Weimar et deux semaines après les élections législatives, l’extrême droite, ayant obtenu la majorité absolue au parlement, vote la loi des pleins pouvoirs.
La récente démocratie allemande est bel et bien morte et enterrée. Durant les années qui suivirent, le pouvoir se consolida rapidement, et la Seconde Guerre mondiale ne tarda pas à arriver.

Dès les premiers bombardements sur Berlin, le palais est gravement touché, et le sera maintes fois par la suite.
Et en 1945, l’armée rouge atteint le cœur de la capitale et s’en prend au Reichstag qu’ils pensent, à tort, être le siège du pouvoir. Ils hissent le drapeau soviétique à son sommet et l’image de propagande fait le tour du monde.
Le Reichstag est un champ de ruine. On démolit la coupole trop endommagée et des travaux de restauration se prolongent pendant des années.

En 1949, le nouveau parlement allemand est créé. Il s’agit du Bundestag. Ses députés fédéraux élisent le chancelier, sur proposition du président fédéral. Eh oui, on l’oublie souvent, mais l’Allemagne a bien également un président. Son rôle, bien que principalement cérémoniel, est essentiel et assure la séparation des pouvoirs. On est jamais trop prudent.

Il faut savoir que le parlement allemand siégea à Bonn de 1949 à 1999. Ce n’est qu’à la réunification, qu’il décida de revenir au palais du Reichstag.
Le bâtiment est alors emballé par le couple d’artistes Christo et sa femme Jeanne-Claude, dans des milliers de mètres carrés de tissus argentés. Il fut enfin rénové en 1994, par le célèbre architecte londonien Norman Foster. La coupole de verre réapparaît et offre une vue imprenable sur la ville, allez-y, c’est gratuit, il faut juste s’inscrire en ligne !

Et si vous n’avez pas vu de place disponible sur le web, rendez-vous tout de même au centre des visiteurs, vous pourrez certainement obtenir une entrée !
La visite se fait avec des audioguides gratuits disponibles dans toutes les langues, qui vous décrivent le long de votre tour du dôme, les différents éléments que vous voyez à l’horizon.

Assez parlé, je vous laisse y aller !