Rose Garden

Touches de blanc, de jaune, de rose, de rouge ou, soyons fous, tout ça mélangé, le Rose Garden est une mer de couleur lors de la floraison. Celui qui en a eu plus ou moins l’idée c’est Friedrich Karl von Schönborn, prince-évêque de Bamberg au XVIIIe siècle. Avant qu’il ne soit désigné à ce titre, le germanique va intégrer quelque temps la cour de Vienne en tant que vice-chancelier de l’Empereur. Là-bas, il se passionne pour la construction, la collection d’œuvres d’art et l’art des jardins. Tiens, tiens. Cet intérêt pour l’esthétique végétal, il le ramène à Bamberg et en fait immédiatement bon usage. À sa consécration, il aménage comme il se doit la cour intérieure de la nouvelle résidence des évêques de la ville. Le jardin Renaissance qui occupait le terrain est remplacé par un autre d’influence baroque, selon les plans du célèbre architecte Balthasar Neumann. Le terrain, remis sur un niveau, est à présent un système axial d’allées et de parterres de fleurs circulaires. Ici et là, on installe des sculptures de dieux de la mythologie comme Vénus, Apollon ou encore Cérès réalisées par Ferdinand Tietz. Mais afin de les protéger des dégâts causés par les intempéries, ce sont depuis des copies qui aujourd’hui tiennent leur rôle. Avec l’incorporation du prince-évêché de Bamberg au royaume bavarois, le duc Wilhelm de Bavière et son épouse deviennent les heureux propriétaires de la nouvelle résidence. Et du jardin par extension. Ils l’agrémentent tellement qu’à la fin du XIXe siècle, on compte pas moins de 3000 rosiers. Un vrai rosarium précoce ! Quelque peu modifié dans le temps, l’espace se compose aujourd’hui de haies, de buis et de 4500 rosiers classés en 50 variétés différentes, le tout bordé de tilleuls et d’ormes. De la couleur, du parfum et en prime une belle vue sur la vielle ville, franchement que demande le peuple !