L’INSP

Vous vous trouvez ici au croisement entre l’ancien et le moderne. Vous voyez derrière vous une construction contemporaine, faisant face à l’ancienne prison Sainte-Marguerite.
Et pourtant, les deux bâtis ne font qu’un et l’ensemble constitue aujourd’hui le siège de l’Institut national du service public, l’INSP. Si vous ne savez pas ce que c’est, sachez qu’il s’agit de l’institution créée en 2022 pour remplacer l’ENA. Mais ce qui nous intéresse ici, c’est l’histoire qui se cache derrière ces murs.

Si vous pouviez remonter le temps, vous arriveriez sur des terres marécageuses, puis sur les lieux d’un couvent.
En continuant votre avancée dans le temps, vous verriez le couvent se transformer en commanderie, c’est-à-dire un établissement tenu par un ordre religieux et militaire, puis vous croiseriez un petit hôpital spécialisé dans le traitement de la syphilis, et enfin, vous seriez sur les lieux de la prison Sainte-Marguerite. Cette dernière fut construite en 1734 sur les ruines de l’ancienne commanderie Saint-Jean pour remplacer les très vétustes prisons moyenâgeuses qui se trouvaient alors dans les tours des ponts couverts.
Fermée en 1988, lorsque l’on décide de sortir les prisons des villes, elle est alors transformée pour accueillir l’École Nationale d’Administration, plus connue sous le nom de l’ENA, qui forma l’élite politique française.

Des fouilles archéologiques, menées lors de cette dernière restructuration, ont mis à jour de nombreux objets révélant une forte activité gallo-romaine, mais aussi les fondations du couvent des Trinitaires du XIIe siècle, ou encore des pilotis datant du Haut-Moyen-Âge et suggérant une activité portuaire.

Beaucoup plus récent, si vous regardez de l’autre côté, le grand bâtiment à la façade de verre est le musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg. Il abrite une importante collection de peintures, sculptures, design, photographies et dessins, des plus grands artistes de 1870 à aujourd’hui.
Le temps passe, la vie évolue, mais des traces du passé et de tous ceux qui ont vécu ici avant nous, demeurent, enfouies sous nos pieds. Et il est bon, parfois, de s’arrêter un instant pour y songer.