Place de la République

Accessible de toute part, bordée de divers commerces, animée à longueur d’année et éternellement bien située, la place de la République ne manque pas d’atouts pour nous attirer volontairement ou involontairement jusqu’à elle.
Mais plus qu’un excellent point de repère pour les uns et un incontournable point de rendez-vous pour les autres, elle est surtout un intéressant témoin de l’histoire de la ville.

Ses traces les plus anciennes remontent au Moyen Âge lorsque Perpignan était entourée de remparts. Elle répondait alors au nom de “Coronell d’En Vila” et accueillait déjà un premier marché, qui vous vous en doutez, contribuait pleinement au développement de la cité.

En 1600, la place perpignanaise trouve grâce auprès de l’ordre religieux des Jésuites, qui fortement investit dans l’enseignement, y fait construire une église et un collège. Ces derniers occupent les lieux jusqu’en 1774 et vers 1799, notre “Coronell d’En Vila” devient la “place de la Liberté”.

Pour accompagner ce changement d’appellation, l’esplanade reçoit les tombeaux de Dagobert et Dugommier, deux grands généraux tombés lors de la bataille franco-espagnole de la Sierra Negra en 1793. Les corps des deux figures emblématiques seront transférés au cimetière Saint-Martin en 1826, endroit où ils reposent toujours par ailleurs.

Entre le Ier Empire et la Restauration, période caractérisée par le retour de la monarchie en tant que régime politique français entre 1814 et 1830, l’adresse change deux fois d’identité. De “place Napoléon”, en hommage à l’empereur, elle devient “place Royale”, en référence au roi Louis XVIII.

Et le marché dans tout ça ? Eh bien, il se maintient et atteint même son apogée à la fin des années 1880, dès lors qu’on le transforme en une grande halle de style Baltard.
Mais comme vous pouvez le voir, cette dernière n’a malheureusement pas traversé les âges, puisque la ville a préféré la remplacer par un parking, devenu souterrain en 2006.

Grâce à ce tout dernier bouleversement, la place de la République a retrouvé toute son ouverture. Ce qui nous permet aujourd’hui de mieux profiter de ses façades colorées parmi lesquelles se distingue celle du théâtre de 1812, ou encore celle de la Maison Fontano, autrefois l’une des plus vieilles enseignes de Perpignan.