Carré Sainte-Anne

Lorsque nous arrivons sur cette place, nous n’avons d’yeux que pour le clocher de l’ancienne église Sainte-Anne, perceptible dans tout Montpellier. Et par ancienne, nous ne souhaitons pas indiquer la présence d’un autre lieu de culte plus récent du même nom. Non, c’est plus subtil que ça !

La construction de l’église Sainte-Anne remonte au XIIIe siècle, lorsque Montpellier connaît un important accroissement démographique lié à l’essor de son commerce viticole. Un contexte plutôt sain et florissant surtout quand on apprend qu’un siècle plus tard, les guerres de Religion déchaînent la France.
Les bâtiments religieux, premières cibles des attaques, sont endommagés, voire partiellement démolis. Tel est le cas de notre église Sainte-Anne, qui dès 1655 est reconstruite puis agrandie ultérieurement.

Mais en 1845, le rapport accablant d’un architecte, qui la juge à risque, pousse la ville à la démolir afin d’en créer une autre plus solide de style néo-gothique, surplombée d’un clocher culminant à 70 mètres, en 1889. Cette nouvelle version, c’est celle que vous pouvez encore apprécier de nos jours.

Avec tous ces bouleversements multiples, l’église Sainte-Anne a difficilement pu occuper sa fonction principale. Et par la suite, les chances de pouvoir le faire ne se sont pas davantage présentées. C’est comme si le destin avait toujours eu mieux en réserve pour elle.
Lors d’une cérémonie en 1986, l’église Sainte-Anne est désacralisée pour devenir cinq ans plus tard, un lieu d’exposition et de manifestations, principalement orienté sur l’art contemporain.

En raison de risques d’effondrement trop élevés et l’affaissement inquiétant de son clocher, l’adresse culturelle est actuellement fermée pour d’importants travaux de rénovation. Sa réouverture est espérée au plus tard pour début 2025.
Alors en attendant ce grand moment, contentons-nous d’apprécier sous toutes ses coutures celle que l’on surnomme “l’aigrette” de Montpellier, pour sa hauteur conséquente.