Basilique de Sainte-Eulalie

Vous voilà à présent face à la belle basilique de Sainte-Eulalie et son remarquable portique d’entrée. L’édifice est considéré comme un noyau primordial de la naissance du christianisme dans la péninsule ibérique. Selon les chercheurs, l’église actuelle est bâtie à l’emplacement d’un ancien temple chrétien érigé en Hispanie après la paix de l’empereur Constantin.

Il faut savoir que celui que l’église appelle Saint Constantin, est le premier empereur romain a mettre fin aux persécutions des chrétiens et à leur donner la liberté de culte. Et attention, cela valait aussi pour les autres religions de l’Empire. Ouvert d’esprit, Constantin ! C’est aussi lui qui a refondé Byzance sous le nouveau nom de Constantinople, aujourd’hui Istanbul, mais là on s’égare.

Donc, pour célébrer cette liberté de croyance, on dédie le temple à la martyre Eulalie, brûlée vive et décapitée ici même, pour s’être rebellée contre les persécutions menées par l’Empereur Dioclétien. Le temple devient rapidement un lieu de pèlerinage et s’enrichit rapidement grâce aux évêques de Mérida. La riche basilique du IVe siècle a été détruite par les conquêtes almohades. Il ne reste rien des plafonds à caissons dorés, des mosaïques et des marbres, mais vous pouvez voir des restes d’habitat romain et des vestiges wisigoths dans la crypte située dans le sous-sol de la basilique, là où se trouvait autrefois le premier mausolée de la sainte Eulalie.

L’édifice actuel a été construit au XIIIe siècle, après la reconquête de Mérida par Alfonse XIII, sur les vestiges de l’ancienne église, par l’Ordre de Santiago. Cette nouvelle basilique martyre avait une relation unique avec les papes et faisait partie du patrimoine du Saint-Siège jusqu’à la fin du XIXe siècle. Elle fait aujourd’hui partie du complexe archéologique de Mérida classé UNESCO.

Elle mérite une visite, ne serait-ce que parce qu’elle est l’unique construction entièrement médiévale de Mérida. Son magnifique portique est ce qu’on appelle “l’Hornito de Santa Eulalia ”. Il se dresse à l’endroit où la jeune Eulalie avait subi le martyre. Il s’agit d’une chapelle votive érigée pour que les pèlerins puissent prier à tout moment de la journée devant la sainte sans avoir à pénétrer dans l’église.

Vous remarquez que sa construction a été faite grâce à une récupération d’éléments du temple romain dédié au Dieu Mars. Vous ne savez sûrement pas lire le latin taillé dans la pierre, mais en gros sur le fronton, ce n’est pas marqué : ”dédiée à Sainte Eulalie”, mais “consacré à Mars”. En tout cas, aujourd’hui, Eulalie est la sainte patronne de Mérida, ainsi que de nombreuses villes d’Espagne, d’Italie, du Portugal ou encore d’Amérique latine.