Centre Nobel de la paix

Vous êtes à présent devant le centre Nobel de la paix. Ce musée fait partie du réseau des institutions Nobel, gérées par la fondation suédoise. Il est installé dans l’ancienne gare d’Oslo remodelée pour l’occasion. Inauguré en 2005, en présence des familles royales de Norvège et de Suède, le centre présente un musée sur le prix Nobel de la Paix et des idéaux qu’il véhicule.

C’est aussi un endroit de débats et de réflexions autour de thèmes comme la guerre, la paix et la résolution de conflits. Vous y découvrirez la vie d’Alfred Nobel ainsi que le travail des différents lauréats du prix Nobel de la Paix, à travers des expositions interactives, des rencontres, des débats et des programmes de formation, mais aussi des concerts, du théâtre et des conférences.

On connaît tous le prix Nobel, mais laissez-moi vous raconter comment l’inventeur de la dynamite a fini par léguer son immense fortune à la lutte pour la paix dans le monde. Alfred Nobel, naît en 1833 à Stockholm, en Suède. Membre d’une grande famille d’ingénieurs renommés, il se dirige tout naturellement vers des études scientifiques.

Après avoir vécu en Russie, où son père va d’ailleurs inventer le contre-plaqué, il part étudier la chimie aux États-Unis. Il passe ensuite un an à Paris, pour étudier sous la direction d’un célèbre chimiste français, Théophile-Jules Pelouze, qui travaille avec un certain Ascanio Sobrero qui vient de découvrir la nitroglycérine. Rentré en Suède avec son père, Alfred se consacre alors à l’étude des explosifs.

On est en 1862 et à cette époque, rien n’a trop changé depuis la poudre à canon ! Et ce n’est pas une mince affaire que d’étudier les réactions explosives ! De nombreux incidents surviendront dont un qui coûtera la vie à cinq personnes dont le frère d’Alfred. Il se concentre alors sur la sécurité et découvre par hasard un moyen plus sûr de manipuler l’explosif. Il venait d’inventer le détonateur. Il brevète alors la dynamite qui sera utilisée pour la première fois en Angleterre en 1867.

Il s’installe à nouveau à Paris où il ouvre un atelier de poudrerie. Pour info, sa secrétaire, Betta Von Suttner deviendra une journaliste pacifiste radicale et recevra le prix Nobel de la paix en 1905. Notre Alfred invente encore une fois par accident un explosif encore plus efficace. Et c’est là qu’en 1888, un journal français publie par erreur la nécrologie de l’inventeur en condamnant ses découvertes. La nécrologie affirmait, je cite « Le marchand de la mort est mort. Le Dr Alfred Nobel, qui fit fortune en trouvant le moyen de tuer plus de personnes plus rapidement que jamais auparavant, est mort hier ».

Eh bien, ce journaliste en colère peut se féliciter d’avoir au moins fait réagir Alfred Nobel qui réalisa que ce n’était pas l’image qu’il voulait que le monde ait de lui après sa mort. Dans son testament, il déclare vouloir léguer sa fortune à ceux qui apporteront les plus grands bienfaits à l’humanité. Il établit un prix pour « la personnalité ou la communauté ayant le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion ou à la propagation des progrès pour la paix ».

Le prix Nobel de la paix est décerné le 10 décembre de chaque année à l’Hôtel de Ville d’Oslo. C’est le seul qui est décerné en Norvège, les autres sont attribués par les Académies correspondantes en Suède.