Escuela Nacional de Ballet de Cuba
Ce point d’intérêt est disponible en audio dans le circuit: Visiter La Havane, Les petites histoires de la Habana Vieja et de la Habana Centro
Salsa, changüí, danzón, rumba, son, quand il s’agit de se déhancher, le peuple cubain est connu pour avoir le rythme dans la peau. Mais n’allez surtout pas croire qu’ils ne maîtrisent pas les mouvements gracieux et techniques pour autant.
En effet, aussi incroyable que cela puisse paraître, Cuba est l’une des principales scènes de ballet à l’international. Et celui de sa capitale, au-delà d’être le plus important de l’île, est aussi l’un des plus grands qui existent sur terre.
Revenir sur les origines de cette danse à la rigueur artistique maximale au sein du pays nous pousse inévitablement à vous parler de celle qui en a permis l’envol, l’évolution et le succès. À savoir Alicia Alonso, ancienne chorégraphe et étoile mondiale.
Descendante d’immigrés espagnols et fille de militaire, Alicia Martinez, de son nom de jeune fille, en version raccourcie, naît à La Havane en 1920. Elle qui enfant a pour habitude de gambader sur la pointe des pieds, au grand dam de son père, débute la danse classique à l’âge de dix ans. Soit à une époque où montrer ses jambes, voire pire les lever si haut, était encore tabou et considéré comme indécent.
Inscrite à la Sociedad Pro-Arte Musical, la jeune Havanaise acquiert très tôt les bases de son apprentissage en suivant les cours de Nikolai Yavorsky, chorégraphe cubain d’origine russe. Mais ce n’est pas tout ! C’est aussi dans cette école de danse qu’elle fait la rencontre de son partenaire Fernando Alonso, qui, de six ans son aîné, deviendra par la suite son mari.
Vers 1940, Alicia suit Fernando aux États-Unis en intégrant la compagnie new-yorkaise de l’American Ballet Theatre, avant de finalement perfectionner sa technicité à Londres et à Paris. Alors que sa carrière professionnelle, fraîchement lancée, s’avère prometteuse, la jeune ballerine perd progressivement la vue à l’âge de 20 ans en raison d’une grave maladie.
Face à cette tragédie handicapante, Alicia Alonso ne renonce pas à la danse. Elle s’appuie sur différents repères, comme la lumière des projecteurs et la voix de ses partenaires pour incarner au mieux ses rôles et délivrer une prestation stylistique de qualité. Et ça marche !
“Giselle”, “La Belle au bois dormant”, “Le lac des cygnes”, elle se voit confier les grands rôles du répertoire romantique et classique. Opéra de Paris, opéra de Vienne, théâtre San Carlos de Naples, opéra de Prague, Scala de Milan, elle foule les plus exceptionnelles scènes du monde.
En 1948, désireuse de développer le ballet à Cuba, sa terre natale, Alicia Alonso fonde sa propre troupe à son nom, à La Havane, tant son influence y est grande. Celle-ci sera rebaptisée Ballet national de Cuba en 1959, après le triomphe de la révolution de Fidèle Castro, dont la danseuse se révèle être une sérieuse partisane. Et le siège de son école, qu’elle dirigera jusque dans les années 2010, se trouve justement à l’angle de la rue dans laquelle vous êtes.
Profondément patriote jusqu’à sa mort en 2019, Alicia Alonso est restée fidèle à ses racines malgré de nombreuses propositions aux quatre coins du globe. Dans ce bel édifice du Prado, non seulement la “prima ballerina assoluta” a formé énormément de talents, mais elle a aussi permis le rayonnement du ballet cubain bien au-delà des frontières. Par ailleurs, il est aujourd’hui considéré comme l’un des meilleurs au monde tant par sa grande technicité que par sa sensualité.
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