L’église Notre-Dame de Tyn

Nombreux sont ceux qui n’arrivent pas à trancher entre le côté ravissant et le côté menaçant de ce monument. Nous ne prendrons aucun parti là-dessus, sauf celui de vous montrer que l’Église Notre-Dame de Tyn mérite amplement sa place dans les attractions de notre itinéraire de visite.

Venant remplacer une ancienne église romane du IVe siècle, elle a été construite en 4 étapes, échelonnées entre 1380 et 1511. Au XVe siècle, cet édifice gothique tout en style, avec ses tours hérissées de pointes et ses proportions hautes et étroites, devient le principal lieu de culte du mouvement protestant hussite.

Un calice d’or et une statue du roi Georges de Bohême viendront pour l’occasion orner la façade, jusqu’à ce qu’ils soient remplacés respectivement par une auréole et une représentation de la Vierge Marie. La raison de ce basculement provient de la défaite des États protestants contre la Ligue catholique, durant la bataille de la Montagne blanche, au XVIIe siècle.

De nos jours, en plus de sa fonction religieuse, le monument accueille un vaste musée d’œuvres gothiques, renaissances et baroques. Contrairement à d’autres églises de la ville, Notre-Dame de Tyn se visite gratuitement. C’est donc librement que vous pourrez y voir le plus ancien orgue de Prague, datant de 1673, ou encore le tombeau de l’astronome danois Tycho Brahe.

À ce sujet, on ne peut s’empêcher de vous glisser une anecdote autour de la mort de ce dernier. Si beaucoup ont soupçonné un empoisonnement au mercure à l’origine de sa disparition en 1601, c’est une autre version plus décalée qui s’est inscrite dans la culture populaire pragoise. Certains ont longtemps rattaché son décès à une trop longue attente avant de pouvoir uriner, causant ainsi sa perte.

Vrai ou faux, ce deuxième scénario, pointé aujourd’hui avec humour, fait l’objet de l’expression tchèque bien connue : « Je n’ai pas envie de mourir comme Tycho Brahe ». Une manière peu commune de laisser une trace de son passage sur terre !