Cathédrale Saint-Louis

Nous voici devant la cathédrale Saint-Louis. Il existe un lieu de culte à cet emplacement depuis le XIIe siècle, mais l’édifice que vous avez là n’est pas aussi ancien. La première église présente ici a été détruite au cours du XVIe siècle pendant les guerres de religion.

Un grand temple protestant a alors été reconstruit à la place, transformé en cathédrale quelques années plus tard. Mais celle-ci fut également détruite à la fin du XVIIe siècle, de manière accidentelle, cette fois. Il faudra attendre le XVIIIe siècle pour débuter la nouvelle construction, qui s’étalera sur un peu plus de 100 ans, faute de budget.

Les deux tours initialement prévues ne seront jamais construites, et les vitraux seront installés en 1893. A l’intérieur, on retrouve un style architectural propre au XIXe siècle, à la Contre-Réforme, avec un décor très riche qui s’oppose au style des temples protestants. N’hésitez pas à entrer si elle est ouverte pendant votre passage.

Cette cathédrale a la particularité d’avoir été le lieu de plusieurs baptêmes d’esclaves pendant le XVIIIe siècle. La Rochelle fait effectivement partie des villes qui ont prospéré pendant cette période par sa participation active dans le commerce triangulaire. C’était d’ailleurs le deuxième port négrier français, après Nantes.

La Rochelle est même l’une des premières villes à avoir commencé la traite d’esclaves, débutant à partir du XVIe siècle. Elle sera responsable de la déportation de plus de 130 000 esclaves vers les colonies américaines, notamment à Saint-Domingue, ancienne colonie française.

Les navires partaient de La Rochelle avec des produits comme des textiles, des armes et des métaux, pour aller sur les côtes africaines, où ils échangeaient ces produits contre des esclaves, qu’ils échangeaient ensuite dans les colonies contre du sucre, du café, du tabac ou encore du coton.

On comptait ainsi environ 70 armateurs dans la ville. Ce sont eux qui ont construit les beaux et grands hôtels particuliers que l’on peut encore voir aujourd’hui dans les rues, et c’est à ce commerce que la ville doit sa richesse.

Tout ceci est d’ailleurs expliqué dans le Musée du Nouveau Monde, situé dans la rue Fleuriau, que vous pouvez aller visiter si vous souhaitez en savoir davantage.