Pont levant Jean Ango

En tant que port de mer, Dieppe est pourvu de deux ponts bien distincts qui permettent aux habitants de facilement circuler d’un bassin à un autre. Celui que vous avez face à vous est l’étonnant pont levant Jean Ango, assurant la circulation terrestre entre le centre-ville et la presqu’île du Pollet et la circulation maritime entre le bassin Duquesne et l’avant-port.

Inauguré en 1881, mais reconstruit sous sa forme actuelle en 1950, l’ouvrage à la spécificité de s’actionner comme un pont-levis. Sa cabine de manœuvre, conçue par l’architecte dieppois Georges Feray, rappelle celle que vous pouvez trouver sur un navire de par sa grande baie vitrée et les deux bas-reliefs gravés sur les parois. Sur l’un d’eux est représenté l’emblème du service de santé des gens de mer. Alors que sur l’autre, ce sont les armes de Jean Ango, accompagnées de l’année de construction de la cabine, qui sont reproduites.

Honoré en plusieurs lieux de la cité normande, Jean Ango fut un immense et riche armateur dieppois, lui-même fils d’un armateur venu de Rouen. Il envoya notamment de nombreux navires au roi François Ier pour l’exploration du globe et la conquête du Nouveau Monde. Et finança en parallèle l’armement de sa flotte royale, pour les guerres que ce dernier livra contre l’Angleterre entre 1544 et 1545.
Agacé par le monopole ibérique dans le commerce maritime, il sera aussi l’un des premiers commerçants français à faire affaire avec l’Amérique, l’Inde ou l’Afrique, quitte à susciter des protestations et des représailles de la part de l’Espagne de Charles Quint et du Portugal de João III.

Réflexion faite, il fallait bien le nom d’une personnalité marquante de l’histoire de Dieppe pour baptiser ce pont hors du commun.