Place du Puits-Salé

Au carrefour de non pas deux, mais bien six rues, si vous comptez juste, la place du Puits-Salé est sans doute la plus animée et la plus connue de Dieppe. Son nom, pour le moins original, provient tout simplement du petit puits positionné en son centre depuis 1930. Plus vrai que nature, et pourtant totalement factice, l’ouvrage remplace l’ancienne fontaine du Puits-Salé d’où émanait en 1558 une eau en provenance de la source Saint-Aubin, située à moins d’un quart d’heure d’ici.

Bien plus imposante et tout aussi importante sur la place dieppoise, la grande maison blanche du “café des Tribunaux” occupe le même emplacement depuis le XVIIIe siècle. De pur style néo-normand, avec ses colombages des années 1920, cette bâtisse a assuré les fonctions de cabaret et de lieu de rassemblement pour les réunions du Conseil municipal, avant de devenir dès le XIXe siècle ce qu’elle est encore de nos jours, c’est-à-dire un café.

Avant vous aujourd’hui, d’illustres figures de la bonne société en villégiature ont fréquenté l’adresse à la Belle Époque. Des peintres comme le Britannique Walter Sickert ou le Français Jacques-Émile Blanche, qui ont tous deux immortalisé la bâtisse. Mais aussi des hommes de lettres comme le très connu et talentueux Oscar Wilde, écrivain irlandais du XIXe siècle, qui délaissa l’Angleterre pour se réfugier en France après avoir purgé sa peine de deux ans de prison pour homosexualité. Preuve que Dieppe savait déjà se faire apprécier autrefois. Et certainement pas par n’importe qui !