Cathédrale Notre-Dame
Ce point d’intérêt est disponible en audio dans le circuit: Visiter Orange, La cité des Princes
Vous voilà devant l’entrée de l’ancienne cathédrale Notre-Dame de Nazareth, classée monument historique.
Elle a été le siège épiscopal d’Orange jusqu’en 1801 avant d’être déclassée lorsque l’évêché a été transféré à Avignon. Son style roman provençal vous indique qu’elle date du XIIe siècle, mais elle a été bâtie sur les vestiges d’une église plus ancienne encore qui était au centre de la ville depuis le VIe siècle.
Dans les années 1560, pendant les guerres de religion, la cathédrale est prise par les protestants, qui vont brûler les retables, détruire les statues, autels et tableaux, jeter une cloche sur les voûtes du chœur, piller le trésor, et embarquer la cuve en marbre de l’époque gallo-romaine qui servait pour les baptêmes.
Après cette mise à sac, la cathédrale est réaménagée pour le culte réformé. Le clergé va alors faire marche arrière et se replier à Caderousse, pour ne revenir qu’une vingtaine d’années plus tard. C’est un prince de la ville, Philippe Guillaume d’Orange, qui va s’occuper de faire restaurer la cathédrale à ses frais ! Et en 1599, elle est à nouveau consacrée. 40 ans plus tard, elle récupère un nouvel orgue, et en 1775, son chœur est enfin restauré.
Mais le répit sera de courte durée, car vous reconnaissez bien la date qui approche, c’est celle de la Révolution française. En 1792, le chœur pourtant tout neuf sert de grenier à foin et la cathédrale est transformée en temple de la Raison et de l’Être Suprême.
Vous avez certainement oublié ce qu’est ce culte révolutionnaire, alors faisons un petit aparté historique rapide. À cette époque, on se retrouve avec un groupe nommé les hébertistes qui veulent déchristianiser la France. On transforme les édifices chrétiens en temples athées et on y célèbre des fêtes civiques. L’idée, c’était de réunir tous les peuples sous la devise de la liberté et de l’égalité et de revenir aux fondamentaux de la République romaine.
Mais à côté de ça, vous avez le député Robespierre qui est déiste, comme Voltaire et Rousseau ainsi que la plupart des philosophes des Lumières. Être déiste veut dire que l’on croit en Dieu, mais en un Dieu de la raison plutôt qu’un Dieu de culte. Robespierre ne veut pas d’une France faite d’athées révolutionnaires, mais préfère unir ses compatriotes, autour d’une religion civile. L’idée était de vivre une croyance apaisée entre les différents courants et surtout de mettre les religions au service de l’État. Dans cette conception, Dieu est universel et supérieur aux hommes, il ne s’occupe donc pas de leurs affaires, de leurs cultes ou de leurs croyances.
Voilà, fin de la parenthèse historique, option théologie. Vous vous doutez bien, puisque c’est aujourd’hui une église paroissiale, qu’elle sera finalement rendue aux catholiques et vous pouvez bien évidemment entrer la visiter. Vous pourrez admirer le pavage de la nef et du chœur qui a été entièrement refait en mosaïque d’Orange au XXe siècle.
Mais avant de partir la découvrir plus en profondeur, sachez que selon la légende, un ancien et mystérieux tunnel passerait sous la cathédrale, reliant l’Arc de Triomphe au Théâtre antique. Et ce serait à l’intérieur de ce tunnel secret que seraient cachées les reliques d’Orange. Il s’agit de plusieurs objets précieux, associés à la crucifixion de Jésus, dont des fragments de sa Croix et une épine de sa Couronne.
Toujours selon la tradition, ces reliques auraient été apportées à Orange au IXe siècle et mises sous la protection de quelques religieuses qui ont été exécutées pour avoir refusé de révéler leur cachette. Si vous voulez en savoir plus sur ce mystère d’un autre temps, vous pouvez lire le livre de l’auteur Bernard Daspet, mêlant histoire et fiction, intitulé “Les reliques d’Orange”.
Sur ce, continuons.
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