Le monument américain

Passeport s’il vous plait, vous entrez en territoire américain. Eh oui, figurez-vous que la parcelle de terre sur laquelle se trouve cette belle fontaine appartient aux États-Unis !

Enfin, pour être plus précise, elle appartient à la Comission des monuments de guerre d’Amérique. Ce bel ensemble monumental, orné d’une magnifique sculpture dorée, commémore en effet, l’aide apportée par les soldats américains du SOS, c’est-à-dire du “Service of Supply”, pendant la Première Guerre mondiale. L’œuvre, dont le coût et l’entretien ont entièrement été pris en charge par les États-Unis, a été élevée dans les années 1930.
La fontaine a été conçue par le sculpteur Henri Varenne, qui décida de superposer 4 éléments architecturaux, atteignant ainsi les 7 mètres de haut.

La dédicace du bassin se traduit comme suit :” érigé par les États-Unis d’Amérique, en reconnaissance de l’œuvre accomplie par les services des forces expéditionnaires américaines “.
Au centre de l’eau, sur le pilier à 8 faces, vous trouvez les armoiries des 8 villes qui étaient des bases pour les SOS et dont Tours était le quartier général. Au-dessus de la vasque se trouve un pilier à 4 faces plates sur lesquelles apparaissent les allégories féminines représentant les 4 principales tâches accomplies par les soldats : la construction, l’administration, la distribution et l’approvisionnement.

La statue en bronze qui surplombe le tout, recouverte de feuilles d’or, a été réalisée par le sculpteur newyorquais C.P. Jennewein. On y voit un homme natif du continent américain, portant sur son bras gauche un aigle prêt à s’envoler.
La symbolique du choix de représenter un natif américain, plutôt qu’un soldat, n’a pas été explicitement énoncée. Peut-être est-ce pour honorer la participation des Amérindiens, qui ont combattu à leurs côtés dans certains conflits. À moins que ce ne soit plutôt une allégorie à la liberté, suggérant un parallèle entre l’insoumission des Français face à l’invasion allemande,et celle des peuples premiers face aux colons, quelques siècles plus tôt.

Une touche de mystère brillant de mille feux, pour parfaire ce monument aux morts, décidément remplis de symboles et d’histoire.