Cabaret Voltaire

Connaissez-vous le Dadaïsme ? Les amateurs seront ravis d’apprendre que c’est ici, au Cabaret Voltaire, que ce mouvement intellectuel et artistique a vu le jour. Ceux qui n’en ont jamais entendu parler, laissez-moi vous raconter dans les grandes lignes ce qui s’est passé ici, en cette soirée du 8 février 1916.

La Première Guerre mondiale a littéralement transformé Zurich en refuge pour des artistes du monde entier. Début 1916, Hugo Ball, un écrivain et poète allemand, ainsi que sa femme, Emmy Hennings, danseuse et poétesse, ouvrent le Cabaret Voltaire. Ils invitent, dans la presse, tous les jeunes artistes et écrivains à les rejoindre pour créer un lieu de divertissement artistique. Ils veulent mêler l’atmosphère des cabarets parisiens à celle des cabarets berlinois d’avant-guerre. Ils choisissent le nom du philosophe français dont ils admirent l’opposition au clergé.

L’inauguration est un succès et fait salle comble. Le peintre roumain Marcel Janco expose ses œuvres au mur, Hugo Ball joue du piano, Emmy Hennings chante en français et Tristan Tzara récite des poèmes en roumain. Le mot “Dada” est trouvé quelques jours plus tard. Le nom, qui peut se prononcer dans toutes les langues dans un souci d’équité, aurait été trouvé dans le Larousse à l’aide d’un presse papier glissé au hasard entre ses pages.

Ce que veulent ces jeunes artistes, c’est un mouvement qui tournerait le dos à la logique du monde dans lequel ils vivent. Ils veulent des valeurs nouvelles et affirmer leur vision plus positive et plus proche de leurs idéaux. Liberté, légèreté, humour, frivolité, voilà à quoi ressemble le Dadaïsme qui se lève pour faire face à l’absurdité de la guerre. Leur mission ? Rappeler à ce monde qui vit les horreurs de la Grande Guerre qu’il existe toujours quelque part de l’espoir et comme le dit Ball, des femmes et des hommes qui vivent d’autres idéaux.

Si vous voulez mettre vos pas dans ceux des dadaïstes, n’hésitez pas à aller faire un tour à l’intérieur. La maison est aujourd’hui un centre multiculturel. Vous y trouverez un bar, un espace de coworking, une bibliothèque bien fournie en publication sur le dadaïsme ainsi que des expositions temporaires et des débats. L’entrée est payante.