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Les rues volées de Tolède et ses légendes

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Ce point d’intérêt est disponible en audio dans le circuit: Visiter Tolède, Une merveille au bord du Tage

Arrivés devant l’église de Saint-Vincent, j’aimerais attirer votre attention sur la ruelle qui se trouve à sa gauche. Vous voyez qu’elle était fermée par des portails. Elle fait partie des rues volées de Tolède.

Vous avez peut–être aperçu au gré des rues, de petites plaques de céramiques portant la mention “Esa Calle es de Toledo” – cette rue appartient à Tolède. Soit. En plein centre-ville, ça parait logique. Mais leur origine remonte à l’époque où la capitale est transférée à Madrid.

Nous sommes en 1551 et les nobles suivent le pouvoir politique et quittent la ville, laissant derrière eux de nombreuses demeures aussi grandes que vides. C’est alors que les couvents, situés habituellement en périphérie des villes, profitent de l’opportunité et achètent ces propriétés. Tolède devient rapidement la ville des couvents. Il y en a à chaque coin de rue.

Jusqu’ici, tout va bien et tout est légal. Mais les couvents vont rapidement s’étendre, aux maisons voisines et ce faisant, vont s’approprier de l’espace public comme par exemple une rue qui sépare deux maisons. On raconte que cette pratique serait devenue monnaie courante pendant les années qui suivirent et que plus de 70 rues de Tolède auraient ainsi été dérobées.

La municipalité, débordée et dont le staff avait rejoint Madrid, ne pouvait pas faire grand-chose. Cela dit, lorsque la ville réussissait à se réapproprier une rue, elle installait une plaque pour ne plus laisser place au doute. Vous verrez également un autre style de plaque installé sur les murs de la ville. Il s’agit des légendes de Tolède. Il y en a des dizaines et vous trouverez leurs résumés sur les lieux correspondants.

Et comme nous nous trouvons non loin de la rue de los Aljibes, j’en profite pour vous raconter la légende de la dame aux yeux éteints. Remontons au temps la Duchesse de Savoie, Catherine d’Autriche, venait passer du bon temps dans sa demeure tolédane, en organisant de grandes et somptueuses fêtes auxquelles se retrouvaient les nobles de la ville. Ce soir-là, l’un d’entre eux, Don Sancho de Cordoba, aperçut une jeune femme à la beauté saisissante, tout habillée de blanc et qui déambulait entre les convives sans pour autant attirer les regards des autres invités. Seul Don Sancho était captivé. Il se dirige alors vers elle et l’invite à danser, puis à se promener dans les jardins.

La nuit était fraiche et la belle frissonnait. Don Sancho en parfait gentleman lui offrit sa cape pour la réchauffer. Quand minuit sonna, la mystérieuse inconnue, comme Cendrillon, souhaita soudain rentrer. Notre gentilhomme, attentionné, s’offrit de la raccompagner, mais elle refusa, expliquant que son carrosse l’attendait à la sortie. Don Sancho insista pour qu’elle gardât au moins sa cape. Elle accepta et lui dit de venir la récupérer le lendemain, au palais des comtes d’Orsino, dans la rue des Aljibes.

En la saluant, il lui sembla que sa peau était plus froide que la nuit et ses yeux paraissaient éteints, sans aucune lueur. Le lendemain, Don Sancho se présente au palais d’Orsino pour récupérer sa cape. Il explique alors au serviteur qui lui ouvre l’immense portail, le pourquoi de sa visite. Le vieux domestique lui rétorque qu’il fait erreur et qu’aucune dame ne vit ici ! Il s’apprête alors à partir, lorsqu’ il aperçoit une grande peinture représentant la jeune fille d’hier soir. Il insiste alors, signalant le tableau et répétant que c’est avec elle qui il est allé au bal la veille.

Et, vous l’avez vu venir, c’est à ce moment-là que descend des escaliers la maîtresse de maison alertée par le bruit et demande au gentilhomme de partir immédiatement. Que la jeune comtesse d’Orsino est morte il y a de nombreuses années, que ce n’est pas drôle et qu’il insulte la famille. Perplexe, il quitte le manoir et rentre chez lui. Le lendemain matin, quelqu’un frappe à sa porte. C’est le vieux serviteur, tenant à la main la cape de Don Sancho. Il lui remet avec ses simples explications : “Je l’ai trouvé ce matin, en changeant les fleurs sur la tombe de la comtesse d’Orsino”.

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