Place d’armes
Ce point d’intérêt est disponible en audio dans le circuit: Visiter Santiago-du-Chili, Entre mer et cordillère
Vous voilà sur la place d’armes. Toutes les grandes villes sud-américaines ont leur “Plaza de Armas”, au cœur même du centre historique. Ces places ont été créées par les conquistadors et rassemblent les différentes puissances de l’époque. Vous trouverez généralement la cathédrale et le cabildo, où siège l’administration coloniale au temps de l’Empire espagnol.
Auparavant, on les appelait, comme en Espagne, les Plaza Mayor, mais après les premières attaques défensives des indigènes, elles se transformèrent en garnisons militaires et gardèrent depuis le nom de place d’armes. Dans le cas de Santiago, c’est ici que tout commence. Vous voilà au kilomètre zéro, sur le lieu où Pedro de Valdivia décida de fonder sa colonie qu’il nomme alors Santiago del Nuevo Extremo le 12 février 1541.
À partir de là, l’arpenteur de la ville nouvelle (les arpenteurs sont les ancêtres des urbanistes si vous voulez) trace les rues constituant les 18 premiers îlots de la cité et répartit des fermes et des terrains à ceux qui avaient participé à la conquête du territoire. La Plaza de Armas devient donc le centre politique, social, économique et religieux de la ville. Au centre est installée la potence rappelant le pouvoir de la justice royale.
Aujourd’hui, vous y trouvez une statue de marbre commandée en 1827 et nommée monument à la liberté américaine. Elle représente une femme brisant les chaînes d’un esclave indigène. Sur son piédestal vous pourrez déchiffrer des scènes des guerres d’indépendances latino-américaines. Vous verrez également une impressionnante statue représentant un visage de pierre fragmenté derrière lequel se trouve un œuf porteur d’une graine d’où germe la vie. C’est un hommage aux peuples indigènes. Un élan de soutien envers ceux qui étaient là avant et qui luttent encore pour leurs droits aujourd’hui.
C’est donc un condensé de l’Histoire du Chili qui se lit sur cette place. Mais aussi du futur. Une capsule temporelle a été enterrée sous la place en 2010, à l’occasion du bicentenaire du pays, avec pour consigne de l’ouvrir en 2110 pour la fête du tricentenaire du Chili. La capsule en acier inoxydable contient divers objets de la culture populaire dans le but de transmettre un message de l’au-delà aux Chiliens du futur. Les objets ont été définis grâce à un concours public sur le web.
Les habitants ont choisi le joueur de foot le plus représentatif, ou encore la chanson du bicentenaire. De la même manière, les peuples d’origine mapuche, Aymara et quechua ont remis officiellement des textes en langue indigène au maire de Santiago avec leurs points de vue sur le Chili d’aujourd’hui et leurs rêves pour le Chili de demain. Plus de 7000 messages ont suivi, 240 recettes de cuisine, les premières pages des journaux de 2010, ainsi qu’un message audio de ces mineurs qui avaient été coincés, rappelez-vous, pendant 69 jours, dans l’effondrement d’une mine.
Les générations futures découvriront également des copies de films cultes, des livres, des timbres postes, des graines, des tickets de bus et bien d’autres éléments qui nous paraissent banals, mais qui feront certainement l’effet d’une boîte aux trésors à ceux qui l’ouvriront. Une bien belle initiative qui fait réfléchir à l’image et au souvenir que l’on veut laisser aux générations à venir.
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