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Haight Ashbury

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Ce point d’intérêt est disponible en audio dans le circuit: Visiter San Francisco, The Summer of Love

Nous nous dirigeons vers le cœur du quartier de Haight-Ashbury. Là où tout a commencé et où tout a plutôt mal fini, mais qui nous a laissé un héritage et une façon de penser “out of the box” encore en vigueur aujourd’hui. Eh oui, les amis, sans les hippies, pas de yoga ni d’épicerie bio en vrac.

Alors, laissez-moi vous ramener vers la fin des années 60 aux États-Unis. Elles voient l’émergence d’un vaste mouvement contestataire. La jeunesse refuse le consumérisme et la violence, on se bat en faveur des droits civiques, de l’égalité des chances, de la libération de la femme. On est contre la ségrégation et surtout contre la guerre du Vietnam. Make Peace Not War, une phrase bien connue et qui résonne encore fortement aujourd’hui.

En parallèle, on voit la naissance d’une nouvelle scène musicale, légèrement influencée par le fait que le LSD soit légal. C’est le début du rock psychédélique avec des groupes comme Jefferson Airplane, Grateful Dead et The Holding Company qui eut la brillante idée d’engager une jeune chanteuse à la voix et au charisme extraordinaire, Janis Joplin.

C’est aussi l’époque des Acid Test. L’écrivain Ken Kesey en est le parrain en quelque sorte. Si en vrai vous savez qui c’est Ken Kesey, même si son nom ne vous dit trop rien, parce que son livre phare a été adapté au cinéma avec Jack Nicholson : Vol au-dessus d’un nid de coucou. Bref, Ken Kesey, fin 1965, lance le premier acid test ouvert au public avec les Warlocks, qui deviendront peu après les Grateful Dead, à la guitare.

Au départ, cela restait dans la consommation privée, avec son collectif les Merry Pranksters, traduisez les Joyeux Lurons, ça sonne mieux en anglais, qui sillonnaient les États-Unis dans un bus coloré et vivaient des expériences de trip connectés qui les menaient à voir un sens profond dans la consommation du LSD. Vous avez aussi la présence de Timothy Leary, militant pour l’usage des psychédéliques et le plus célèbre partisan des bienfaits thérapeutiques et spirituels du LSD.

Bref, vous voyez un peu le contexte. Mais ce qui a vraiment mené au Summer of Love de l’été 67, ce sont les médias. En janvier 1967, le festival Human Be-In, s’installe au Golden Park, et 30.000 flowers children, comme on les appelle avant que le terme hippie ne prenne de l’ampleur, se rassemblent pour écouter de la poésie, de la musique, tout en prenant du LSD évidemment.

Alors forcément, autant de monde, ça attire la presse et tous les projecteurs sont soudainement braqués sur Haight Ashbury et cette contre-culture hippie qui prône le peace and love et pointe du doigt l’American Way of Life. On considère qu’environ 200.000 personnes du monde entier ont convergé vers ce quartier l’été suivant, pour participer à leur tour à cette expérience hippie. De la nourriture est distribuée gratuitement ainsi que des drogues.

Le mouvement fascine les uns et répulse les autres, notamment le nouveau gouverneur de Californie, Ronald Reagan qui décrit les hippies comme suit :” Un hippie, c’est quelqu’un qui s’habille comme Tarzan, a les cheveux de Jane et sent comme Cheeta”. Mais la surpopulation entraîne avec elle la détérioration du quartier, et l’arrivée de nouvelles populations pour qui ses jeunes perchés qui vivent pieds nus avec leurs portes de maisons ouvertes paraissent des proies idéales.

C’est l’arrivée des gangs de bikers, des mafieux et des dealers qui apportent des drogues que les hippies considèrent comme mauvaises, comme l’héroïne ou le crack. Le quartier devient malfamé et dangereux et beaucoup partent ou décèdent d’overdose. Il n’en demeure pas moins que les flowers children ont laissé derrière eux un message de contestation et lancé bien des mouvements, comme la liberté d’expression, l’écologie ou le féminisme.

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