Palace Hotel

Attention les yeux, vous voilà devant l’entrée du Palace Hotel. Ce splendide hôtel de style Beaux-Arts vaut la peine d’y entrer ! Vous pouvez aller le visiter gratuitement ou pourquoi pas, aller prendre un café ou un brunch sous sa verrière somptueuse.

Ce symbole du luxe ancestral de San Francisco est né de l’envie de William Chapman Ralston, directeur de la banque de Californie, d’avoir un hôtel à la hauteur de ce qui se faisait de mieux en Europe. Il était fatigué d’entendre ses collègues de l’internationale dire que l’hôtellerie en Amérique n’aurait jamais la grandeur des palaces européens.

Ouh là, qu’est-ce qu’ils n’ont pas dit là !! L’orgueil de William était touché et la construction du palace allait commencer pour la modique somme de 5 millions de dollars. Il faut imaginer qu’un dollar à la fin du XXe siècle, revient approximativement à 100 dollars aujourd’hui, je vous laisse donc imaginer la somme faramineuse engagée dans ce projet !!

Et les choses vont se compliquer lorsque la banque de Californie s’effondre et que le jour même Ralston se noie dans la baie. C’est louche cette histoire. Surtout quand on sait que le partenaire financier de Ralston a participé à l’effondrement de la banque en déplaçant ses actions et qu’il a du coup récupéré et la banque et l’hôtel presque fini.

Bref, en 1875, sort de terre ce mastodonte de 755 chambres et 7000 fenêtres, qui s’étend sur tout le pâté de maisons. C’est le plus impressionnant hôtel que l’on ait jamais vu, et le plus cher de la planète. Il est doté de technologies dernier cri comme des interphones aux étages et des ascenseurs hydrauliques.

La haute société a enfin un lieu ultra sélect où aller et les célébrités vont se succéder : Théodore Roosevelt, Charlie Chaplin, Sophia Loren, Rockefeller ! L’actrice française Sarah Bernhardt viendra même avec ses bébés tigres.

En 1906, le tremblement de terre qui secoue San Francisco ne fait pas bouger le palace d’un centimètre. Incroyable, le géant est bien solide. Mais cela se complique lorsque se déclenchent les incendies. On raconte que le palace, équipé d’un système anti-incendie, a d’abord aidé ses voisins à éteindre leurs flammes et lorsque le feu l’a finalement atteint, il n’avait plus une goutte d’eau et a entièrement brûlé.

Une autre légende urbaine raconte que le chanteur d’opéra Enrico Caruso, qui y séjournait le soir du séisme, se tenait dans les couloirs en pyjama avec une photo dédicacée du président Roosevelt à la main en réclamant un traitement spécial.

Celui que vous voyez devant vous est bien entendu le palace hôtel 2.0, reconstruit en 1909 encore plus grand et encore plus beau ! Rénové en 1991, il est toujours considéré aujourd’hui comme l’un des plus beaux hôtels des États-Unis.