Monument à la Gloire d’Emmanuel II

Avant de se plonger dans l’Empire romain et de côtoyer César et Auguste, il est peut-être important de saluer le personnage principal de l’Italie réunifiée. Celui que l’on nomme le Père de la Patrie. Vous l’avez devant vous, immortalisé sur son cheval et rien que par la taille de son monument vous saisissez qu’il est plutôt important !

J’ai nommé : Le Grand Victor-Emmanuel II de Savoie ! Il est en effet le premier roi de l’Italie unifiée ! L’Italie telle qu’on la connaît n’existe que depuis la fin du XIXe siècle ! Le territoire actuel était formé de différentes provinces indépendantes qui vont fusionner petit à petit lors de ce qu’on appelle la réunification italienne, menée par trois personnages clés, à savoir le comte de Cavour, Garibaldi et Victor Emmanuel II ici présent.

En 1861, les députés venus de toute l’Italie, à l’exception de Rome et des États pontificaux, se réunissent à Turin pour voter la création du royaume d’Italie. Le 20 septembre 1870, les Italiens s’emparent de Rome, et le 2 octobre, un plébiscite confirme l’annexion de Rome au nouveau Royaume d’Italie. Après Turin, puis Florence, c’est enfin Rome qui devient la nouvelle capitale, pour des raisons historiques et symboliques évidentes.

Mais la disparition des États pontificaux pose un réel problème au Saint-Siège. C’est la fameuse Question Romaine qui ébranlera toute la société occidentale jusqu’aux accords de Latran, signés en 1929, mettant en place l’existence du Vatican. Ce monument, devant lequel vous vous trouvez, a donc été construit pour honorer la mémoire du roi. Il est gigantesque et se voit de loin. Il pourra facilement vous servir de repère où que vous soyez.

Inauguré en 1911, l’édifice de 135 mètres de large et 70 mètres de haut impressionne avec ses dizaines de colonnes corinthiennes et ses coulées d’escaliers. Il a pourtant fait couler beaucoup d’encre et levé bien des débats. Déjà, mauvais point, il a fallu démolir des sites de grande valeur pour lui faire de la place. En plus, les Romains trouvaient que ce truc immense en marbre blanc jurait dans le paysage protégé du Forum romain. Ils le surnomment la machine à écrire. Mussolini a même failli le faire raser.

Toujours est-il qu’on aime ou on n’aime pas, mais il fait aujourd’hui partie intégrante des incontournables de Rome. Le monument abrite la tombe du Soldat inconnu et sa flamme éternelle, en hommage à tous ceux qui ont perdu la vie à la guerre. Vous y trouverez également un musée consacré à l’unification de l’Italie et la possibilité d’accéder, par un ascenseur payant uniquement, aux terrasses du monument, pour une vue panoramique sur Rome, le Forum et le Colisée.