Le Carnaval
Ce point d’intérêt est disponible en audio dans le circuit: Visiter Montevideo, La 6e montagne d’Est en Ouest
La rue Isla de Flores, que vous remontez à présent, n’a l’air de rien de plus qu’une énième rue résidentielle aux maisons typiques de Montevideo. Mais lorsqu’arrive le Carnaval, elle se transforme et devient le théâtre des llamadas. On l’a vu, le Carnaval en Uruguay c’est du sérieux. Et l’une de ses nombreuses activités est le défilé des llamadas. Les appels en français.
Appels, qui invitent à rejoindre la grande fête populaire. À l’honneur, le candombe, un rythme de tambour afro-uruguayen ultra typique, dont l’origine remonte à l’époque de l’esclavage. Puis, pendant la dictature, le Candombe représentait un moyen de résister au régime en place. À cette époque, le gouvernement militaire fit détruire les conventillos, ces logements sociaux des quartiers noirs où était regroupée toute la population du candombe, ce qui eut pour résultat de faire exploser cette culture partout dans Montevideo.
Aujourd’hui, le Candombe est inscrit sur la liste du patrimoine immatériel de l’Humanité de l’UNESCO et est joué par la classe moyenne blanche même s’il reste un symbole de la lutte pour l’égalité des descendants d’Afrique. C’est une rythmique qui est propre à l’Uruguay. Elle est constituée de trois tambours. Le chico, le plus petit, le repique, qui casse le rythme et le piano, le plus gros qui assure la basse. Vous verrez avant les défilés, dans les quartiers historiques noirs, comme celui de Palermo, Cordon ou le Barrio Sur où vous vous trouvez actuellement, les joueurs tendre les peaux de leurs tambours devant des feux de bois.
Les différentes comparsa, les groupes de tambours, répètent dans leurs quartiers toute l’année avant le grand défilé du Carnaval qui a lieu dans cette rue de Isla de Flores. Ils sont accompagnés de danseuses habillées de plumes aux couleurs flamboyantes, de porteurs d’étendard et de géants de papiers. Le défilé rappelle la vie des esclaves. Les musiciens portent des sandales et des bas noirs, ainsi que des rubans symbolisant les coups de fouet qu’ils ont reçus. Les pas courts et cadencés de la marche rappellent ceux des hommes enchaînés qui pouvaient à peine marcher.
L’UNESCO souligne que « le candombe est non seulement l’expression d’une résistance, mais aussi l’occasion d’un rassemblement musical uruguayen et d’une pratique sociale collective qui sont profondément enracinés dans la vie quotidienne de ces quartiers. »
Découvrez Montevideo avec l’application navaway®
Une navigation interactive à travers les plus belles rues, places et quartiers
28 audioguides ludiques avec commentaires historiques, anecdotes et quelques mystères
Commentaires