Hippodrome de Constantinople

Cette longue place publique, aujourd’hui appelée place du Sultan-Ahmet, était, à l’époque romaine, l’hippodrome de Constantinople !

Cette arène hippique monumentale où se déroulaient les courses de chars a été construite par l’empereur Septime Sévère à Byzance, pour se terminer sous le règne de l’empereur Constantin, dans sa nouvelle capitale de Constantinople.

L’hippodrome est construit comme un cirque romain classique en forme d’épingle à cheveux comprenant des gradins à l’extrémité sud-ouest. Sachant que de l’autre côté, se trouvent les stalles de départ des chars, vers l’emplacement actuel de la fontaine allemande.

Constantin n’a pas lésiné sur les moyens et a tout fait pour doter sa nouvelle capitale de décors somptueux. La plupart ont disparu aujourd’hui, notamment après le sac de Constantinople ou les tremblements de terre.

Mais trois éléments ont subsisté. Les deux obélisques que vous voyez, et un morceau de colonne en bronze torsadée.

L’obélisque couvert de hiéroglyphes, est celui de Théodose, et provient du grand temple de Karnak en Égypte. Il a été érigé dans l’hippodrome en 390 et est arrivé brisé, perdant une dizaine de mètres de sa hauteur initiale.

L’autre se nomme l’obélisque muré. Édifié sur place, il fut, à une époque, recouvert de plaques de bronze dorées, qui furent volées par les croisés, pour fondre des pièces de monnaie.

La colonne torsadée, quant à elle, nous vient de Grèce. Il s’agit de la colonne serpentine, l’un des plus anciens monuments d’Istanbul. Elle avait été édifiée devant le temple d’Apollon à Delphes, en souvenir de la victoire des Grecs sur les troupes du roi de Perse, en 479 avant notre ère.

Les tumultes de l’histoire et les traditions romaines vous permettent donc aujourd’hui de voir des petits bouts d’Égypte, de Grèce et d’un cirque romain, au beau milieu de la plus célèbre des villes de Turquie.