Promenade des planches

Vous voilà sur la promenade la plus célèbre de Deauville : les fameuses Planches.  Avant leur création, il n’y avait là que de vieilles cabines en bois alignées sur le sable. Mais au début des années 20, la Ville veut offrir un cadre digne de la réputation de la station. En 1923, elle inaugure ses “Bains pompéiens”, un établissement balnéaire Art déco, en béton et mosaïques, avec ses 250 cabines, ses salons et même son bar américain. Et pour longer ce nouveau temple du bain de mer, on installe une promenade en bois tropical, l’azobé, capable de résister aux embruns.

Ce sont les Planches, qui s’étendent d’abord sur 444 mètres, puis s’allongent au fil des décennies. Aujourd’hui, avec leurs extensions, elles dépassent largement les 700 mètres. À l’époque, on venait à Deauville autant pour profiter de l’air marin que pour se montrer. On se promenait bien habillé en bord de mer, dames sous leurs ombrelles et messieurs en chapeau, d’où le besoin d’une promenade aménagée, élégante et praticable sans enfoncer ses souliers dans le sable.

Mais ce qui a fait leur légende, ce sont surtout ces cabines blanches et leurs fameuses rambardes en béton ajouré, signé de noms. Pas n’importe lesquels : ceux d’actrices, d’acteurs et de cinéastes américains invités au Festival du Cinéma. Une sorte de Hollywood Boulevard à la française, face à la mer. Avancez, et vous croiserez Clint Eastwood, Nicole Kidman, Steven Spielberg, Meryl Streep, ou encore Natalie Portman, gravés pour l’éternité à Deauville.

Et puis il y a les images. Les parasols colorés, de cinq couleurs seulement, et attachés avec leurs célèbres nœuds de toile, sont devenus l’icône photographiée de Deauville. On ne peut pas imaginer la plage sans eux.

Et puis il y a une scène devenue mythique : celle d’un couple courant main dans la main sur le sable. Portée par le célèbre “chabadabada” de Francis Lai, l’image fera le tour du monde. En 1965, Claude Lelouch trouve donc ici l’inspiration de son film “Un homme et une femme”. Le film décroche la Palme d’Or à Cannes, puis deux Oscars à Hollywood, propulsant Deauville dans l’imaginaire du cinéma.

Depuis 2006, la place qui mène aux Planches porte son nom. Promenez-vous sans vous presser. Ici, chaque pas raconte un peu de l’histoire balnéaire, du glamour et du cinéma. Les Planches ne sont pas seulement un chemin de bois au bord de la mer, elles sont devenues une scène à ciel ouvert, où chacun peut se rêver star d’un film culte.