Hôtel Royal-Barrière

Voici l’Hôtel Royal, l’un des deux palaces légendaires de Deauville. Inauguré en juillet 1913, il sort de terre en un temps record, à peine dix mois après le début des travaux. Il est conçu par Théo Petit, déjà architecte du Normandy, avec la participation de Georges Wybo, futur auteur du Casino.

Ce second palace répond à une évidence : le succès de l’Hôtel Normandy, ouvert l’année précédente, prouvait qu’il y avait place pour une adresse encore plus majestueuse. Le terrain choisi n’est pas anodin : c’était autrefois celui de la villa “La Louisiane”, édifiée pour le duc de Morny, fondateur de Deauville. À sa place, s’élève désormais un hôtel en U, dressé sur sept niveaux, en béton armé, avec une façade immense tournée vers la mer, ornée de damiers et de pans de bois. Dès son ouverture, on le surnomme le “Prince de Deauville”.

À l’intérieur, 189 chambres et 29 suites, dont beaucoup avec vue mer, déploient aujourd’hui encore un style raffiné, signé par les décorateurs Jacques Garcia et Nathalie Ryan. Piscine, spa, hammam et jardins complètent le tableau : le Royal revendique une splendeur digne des plus grands châteaux, avec en plus l’horizon marin. Mais le Royal, ce n’est pas qu’un palace, c’est un décor de vie mondaine.

Depuis toujours, il attire les passionnés d’équitation, les élégantes de la plage et les grandes fortunes de passage. Et chaque mois de septembre, il se transforme en quartier général du Festival du Cinéma Américain. Pendant dix jours, ses suites et ses salons accueillent acteurs, réalisateurs et jurés venus d’Hollywood. Le Normandy et le Royal, les deux grands hôtels Barrière de Deauville, vivent littéralement au rythme du Festival depuis plus d’un demi-siècle. Le Royal, c’est donc un double symbole : témoin de l’âge d’or de la villégiature balnéaire, et scène contemporaine du glamour hollywoodien. Un palace qui a traversé plus d’un siècle sans rien perdre de son aura.