Place Saint-Léger

Vous arrivez sur la longue place Saint-Léger, si longue qu’on pourrait la confondre avec une rue. C’est ici qu’est né le cœur de la ville, lorsqu’il y coulait encore en plein milieu, l’Albanne. Comme à Annecy, il y avait de nombreux canaux à Chambéry dû aux bras de la rivière.

Comme vous pouvez le voir, la place a bien changé avec ses canaux asséchés. Essayez d’imaginer la place séparée en deux rues par le grand canal. Et voyez à la place de la fontaine, une église. Cela a beau sembler être une très mauvaise idée, l’église Saint-Léger était bel et bien construite à cheval sur le ruisseau. Et les habitants avaient pris pour habitude de la traverser pour passer d’une rive à l’autre, dérangeant constamment le sermon du curé exaspéré.
On trouvait autour de l’église des petits stands commerçants en bois que l’on appelle des “cabornes”, mot que l’on ne retrouve qu’à Chambéry, qui ont ensuite été pourvus de toits, créant ainsi la rue couverte qui sera finalement démolie en 1826.

Un autre changement notoire de la physionomie de la place Saint-Léger est dû au grand incendie de 1897. C’est là, lorsque l’on a dû reconstruire tous ces bâtiments partis en fumée, que l’on décide de ne pas tout reconstruire et de percer la rue Porte Reine que vous avez à votre droite à l’angle de l’horloge. Cette dernière est historique. Elle est en effet tout ce qu’il reste de l’ancienne église Saint-Léger.

Au début du XXe siècle, l’architecte Victor Denarié dessine le beffroi qui reçoit l’horloge restaurée. En regardant bien, vous pouvez aussi y voir, les armoiries de Chambéry. Une place qui a donc bien changée au cours des siècles mais qui reste indubitablement le cœur de la ville.