Palais de Justice
Ce point d’intérêt est disponible en audio dans le circuit: Visiter Chambéry, La capitale historique de la Savoie
Vous voilà sur la place du palais de justice avec d’un côté le palais des Beaux-Arts et de l’autre l’immense palais d’inspiration néo-classique sarde.
En 1848, le gouvernement du royaume de Sardaigne décide d’ériger un bâtiment de justice à Chambéry. Les travaux se terminent une dizaine d’années plus tard, lorsque la Savoie est finalement rattachée à la France.
Du coup, ni le roi de Sardaigne Victor-Emmanuel ni l’empereur français Napoléon III ne veulent l’inaugurer officiellement. On considérera l’édifice officiellement inauguré, le jour de l’installation solennelle du premier procureur général français.
C’est en tout cas ici, dans la salle des séances solennelles, que seront proclamés les résultats du plébiscite concernant le rattachement de la Savoie et de Nice à la France. Dans cette salle, une plaque commémorative rappelle que sur 141.799 inscrits et 137.189 votants, 136.566 ont été favorables. Pas de débats donc pour le premier suffrage universel de Savoie. Mais un score si haut a été longtemps critiqué et l’idée d’un scrutin manipulé n’est pas à écarter.
On pense toutefois aujourd’hui qu’avec de meilleures conditions de vote le résultat aurait probablement été pour la ratification de toute façon, mais avec un score beaucoup plus crédible.
Mais comment est née cette idée d’un rattachement avec la France et depuis quand on demande leur avis aux concernés ? Tout commence par une réunion secrète entre Napoléon III et le comte de Cavour, grand acteur de l’unité italienne.
En gros, ils passent un accord disant que si la France aide le Piémont dans sa guerre contre l’Autriche, elle pourra récupérer les territoires savoyards et Nice. Ce qui pour Napoléon n’est pas un mauvais deal.
Ils signent ensuite le traité de Turin qui stipule que ce ne sera pas une annexion, mais une réunion et qu’on demandera leur avis aux habitants. Et pour sceller tout ça, le prince Napoléon Jérôme épouse la fille de Victor Emmanuel II, Clotilde de Savoie, on est jamais trop prudent.
Alors après forcément il y a des partisans plutôt pour, surtout qu’ici on parle le savoyard, mais également le français depuis le XIIIe siècle, donc ça paraît pas mal de partir chez les Français, et puis, ce sera la fin des douanes, l’allégement du service militaire, etc.
Mais d’autres préfèrent laisser la France ou l’idée d’une Italie unifiée de côté et penchent plutôt pour aller voir ce qu’il se passe chez les Suisses. C’est la partie de la Savoie du Nord qui jouit de la neutralité suisse depuis 1815.
Mais en 1860, le gouvernement français refuse l’idée d’une Savoie indépendante et choisit de maintenir l’unité savoisienne, la séparant simplement en deux départements.
Vous avez encore aujourd’hui un parti politique indépendantiste nommé les Savoisiens qui militent pour l’indépendance de leur région.
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