Église Sainte-Eugénie

Voilà la magnifique église gothique de Sainte-Eugénie, surplombant majestueusement l’océan. Avant sa construction, il y avait là la chapelle Notre-Dame-de-Pitié.
L’idée de construire une nouvelle église pour accueillir le nombre grandissant de pèlerins date de la fin du XVIIIe siècle. À cette époque, Biarritz est sous le feu des projecteurs, son principal lieu de culte se doit d’être à la hauteur !

La construction débute en 1854, dans un beau style gothique caractéristique de l’époque. On dédie l’église à Sainte-Eugénie, la patronne de l’impératrice des Français : Eugénie de Montijo.

Quelques heures à Biarritz suffisent pour connaître le prénom de l’épouse de Napoléon III, alors laissez-moi vous la présenter brièvement. Eugénie, c’est un peu le prototype de la princesse parfaite.
Belle, douce, intelligente, élevée avec soin dans la haute bourgeoisie espagnole du XIXe siècle. Elle rencontre Napoléon III en 1852, peu de temps avant qu’il ne monte sur le trône impérial. Leur union est bien entendu politique, afin de renforcer les liens entre la France et l’Espagne, mais elle est également romantique.
L’impératrice des Français va devenir une figure influente de l’époque, son élégance est admirée de toute part et elle contribua grandement à faire de Paris le centre de la mode européenne.
Mais Eugénie n’est pas là que pour faire jolie sur les photos officielles. Elle fait également partie de ces premières dames qui eurent un vrai rôle dans la vie politique du pays, agissant comme médiatrice entre son mari et d’autres personnes influentes.
On sait que Napoléon III l’écoutait et qu’elle sut apaiser des tensions et faciliter le dialogue pour trouver des solutions à certains conflits sociaux. Elle participa aussi activement à de nombreuses œuvres de charité et des projets philanthropiques.

Lors de la chute de l’Empire, suite à la défaite de Napoléon à la bataille de Sedan, elle s’exile en Angleterre où elle vivra jusqu’à sa mort en 1920. Voilà pour la belle Eugénie. Elle méritait bien qu’on lui dédie une église dans sa ville fétiche. Napoléon donnera 30.000 F pour faire construire le clocher. Le couple impérial assistera aux messes dans l’église, jusqu’à la création de la chapelle impériale en 1864.

Aujourd’hui, l’église néo-gothique en pierres grises domine le Port-Vieux. N’hésitez pas à entrer et admirer l’intérieur. Elle est dotée de sublimes vitraux qui valent le détour ! Vous y trouverez également La Mathilde, un trois-mâts de guerre armé de canon à la coque bleue et blanche, installé en ex-voto dans l’église.
Les ex-voto, si vous n’êtes pas familier avec le principe, sont des objet symboliques suspendus dans une église en remerciement d’une prière exaucée.

L’église accueille également aujourd’hui des expositions d’art de la ville. Je vous laisse aller y faire un tour avant de retourner sur la rue Mazagran.