Citadelle
Ce point d’intérêt est disponible en audio dans le circuit: Visiter Bastia, La perle de l’Île de Beauté
Allez, je profite de cet instant où vous longez l’agréable Aldilonda pour vous parler de son incontournable Citadelle, l’une des parties les plus historiques de la ville, qui se trouve juste au-dessus de vous.
Composée de petites ruelles étroites, de maisons aux façades colorées et de certains des monuments emblématiques de Bastia, la Citadelle constitue la Terra Nova, ou la ville haute, en opposition à la ville basse, appelée la Terra Vecchia, qui regroupe le Vieux-Port et les rues du centre-ville.
Pour comprendre tout ceci, il faut reprendre l’histoire de Bastia. Si vous le souhaitez, installez-vous un instant pour écouter cet audioguide.
Il faut savoir que la ville s’est construite en deux temps. Au XIe siècle, des pêcheurs s’installent autour de la crique, aujourd’hui le Vieux-Port, et développent leur commerce de vin. Ils habitaient un peu plus loin, dans un village situé en hauteur, mais venaient travailler ici.
À partir du XIIIe siècle, les Génois, issus du royaume de Gênes, en Italie, conquièrent l’île et s’installent sur ses côtes. Ils arrivent à Bastia au XIVe siècle. À ce moment-là, la capitale de l’île est Biguglia, située à quelques kilomètres au sud de Bastia, mais l’endroit est peu adapté pour le commerce. Ils décident alors de construire un fort ici, sur ce promontoire rocheux qui surplombait autrefois deux ports.
Quelques décennies plus tard, les gouverneurs décident de s’installer, et commencent à construire leur palais. En 1475, plusieurs maisons sont construites autour du palais encore en construction, et forment le nouveau quartier de Terra Nova. On appelle cette nouvelle ville Bastiglia, qui signifie forteresse, et qui sera transformée au fil du temps en Bastia. Les gouverneurs s’installent dans le palais à partir de 1530, et Bastia devient la capitale de l’île.
Au total, la ville restera Génoise pendant plus de 4 siècles, ce qui explique la grande influence italienne que l’on retrouve un peu partout dans ses rues et ses monuments, notamment ses rues droites et son plan en damier. Pendant tout ce temps, les Génois se concentrent majoritairement autour du littoral, mais au centre de l’île, dans les vallées, vivent toujours des paysans corses, avec qui ils connaissent de fortes tensions. Les Corses ne sont pas reconnus à leur juste valeur, et n’ont aucun droit face au Génois.
C’est en 1729 que les révoltes vont prendre de l’ampleur, et que Bastia va même être mise à sac par les insurgés. Les révoltes sont telles qu’en 1735, un gouvernement provisoire va être mis en place pour contrer les Génois. Ces derniers, dépassés, vont faire appel à la France pour les aider à garder le contrôle.
En 1738, les troupes françaises débarquent en Corse, stoppent les révoltes, et le calme revient pour les Génois. Mais c’était sans compter sur Pascal Paoli, le plus grand personnage de l’histoire de la Corse, qui devient en 1755 général en chef de l’île. Il la mène progressivement à l’indépendance, créant une monnaie, une nouvelle capitale, Corte, une flotte armée, une université et même une Constitution, la toute première des Temps Modernes. C’est une vraie star dans le monde, mais malgré tout, les Corses se méfient, car il remet en cause plusieurs de leurs traditions. Il n’arrive pas, en plus, à faire reconnaître la Corse comme un État indépendant par les autres puissances, qui continuent de considérer que l’île appartient à Gênes.
En 1768, la France, en pleine guerre contre les Anglais, demande à Gênes de lui céder la Corse pour 4 ans, pour pouvoir surveiller ses côtes. Gênes accepte, mais au final, la France ne lui rendra jamais. C’est à ce moment-là que la Corse devient définitivement française. On note tout de même une courte pause entre 1794 et 1796, pendant laquelle les Anglais ont tenté de la conquérir, mais ils seront délogés par le grand Napoléon Bonaparte, pour rester entre les mains des Français.
La citadelle, elle, sera reconstruite sous le règne de Louis XVI, pour retrouver sa splendeur d’antan, encore visible aujourd’hui. En 1811, c’est Napoléon Ier qui décide de faire d’Ajaccio la préfecture, au détriment de Bastia.
Ce quartier hors du temps qui domine la mer Méditerranée a gardé toute son authenticité et vous fait remonter le temps à l’époque où la bourgeoisie bastiaise habitait les maisons aux volets persiennes dont certaines sont encore visibles aujourd’hui. C’est un quartier historique donc, mais aussi très agréable pour se balader tout en découvrant les richesses qu’il dévoile.
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