Le vieux lavoir

Vous voici devant le dernier lavoir encore présent à Antibes. Il date du XIXe siècle. Les lavoirs, vous avez déjà dû en voir dans plein d’autres villes de France. Mais connaissez-vous leur histoire ? Ils remontent généralement tous au XIXe siècle, et ce n’est pas un hasard si une vague de construction a été lancée à cette période.

En fait, à ce moment-là, on se rend compte que le linge pouvait être responsable de la transmission de nombreuses maladies qui tuaient à l’époque, comme la variole, la rougeole et le choléra. Une loi est alors promulguée, indiquant qu’une partie des coûts de construction des lavoirs serait prise en charge par l’Etat. C’est pour cela que l’on voit émerger dans la seconde moitié du XIXe siècle de nombreux lavoirs partout en France. Les femmes se regroupaient régulièrement pour y laver leur linge. Une tâche longue et pénible qu’elles transformaient en moment de partage en discutant, se racontant les dernières anecdotes et riant pour lier l’utile à l’agréable.

Les lavoirs sont ainsi devenus bien plus que de simples lieux de nettoyage : c’était un véritable lieu de sociabilité destiné aux femmes. Imaginez un peu tout ce qui a pu être raconté lors de ses longues sessions de lavage ! Ce système a également contribué à sauver de plus en plus de vie en facilitant le lavage du linge.

Avec l’arrivée de l’eau courante dans les foyers au début du XXe siècle, puis les précieuses machines à laver dans les années 60, les lavoirs sont progressivement abandonnés, chaque ménage ayant la capacité de laver son linge directement chez lui. Malgré tout, nombre d’entre eux ont été volontairement préservés, comme un vrai héritage patrimonial du XIXe siècle.
Leur présence nous rappelle ainsi à quoi ressemblait le quotidien il y a à peine 200 ans !