Église Sainte-Foy

Si depuis la gare, elle est l’une des premières images patrimoniales d’Agen que vous puissiez voir, au croisement étroit de ces rues, la présence de l’église Sainte-Foy est légèrement déconcertante. Il faut dire que le cours de l’histoire et la ville ont chacun tenté de la faire disparaître.

Comme l’indique si bien son nom, la bâtisse religieuse est dédiée à Sainte-Foy. Cette dernière, née à Agen vers 290, dans une noble famille gallo-romaine, vraisemblablement païenne, est connue pour avoir préféré le martyre au reniement de sa foi en Jésus-Christ.

Instruite par sa nourrice chrétienne, baptisée par Saint-Caprais à l’insu de ses parents et pleinement consacrée à la prière et au secours des nécessiteux, Sainte-Foy fut l’une des victimes de l’édit lancé par Dacien, préfet d’Agen, en 303. Celui-ci ordonnait le signalement et le châtiment des chrétiens sur le champ.

Dénoncée par son père, devant qui elle affirma sa foi, Sainte-Foy, alors âgée de 13 ans, est brûlée vive sur un solide lit en bronze. Mais puisque la pluie compromet son sort, elle sera finalement décapitée le 6 octobre, date à laquelle l’Église catholique continue de la célébrer encore aujourd’hui.

Ses reliques, jetées dans les marais au nord d’Agen, cachées dans une crypte de l’église voisine du Matrou, puis transférées dans l’église Sainte-Foy, construite justement pour l’occasion, sont finalement dérobées pour être préservées dans l’abbatiale de Conques, à l’abri des attaques normandes de l’époque.
Sur le chemin, la légende veut qu’un aveugle retrouvât la vue en touchant le sac contenant les reliques de la sainte. Après ça, les donations et les pèlerins en route pour Saint-Jacques de Compostelle affluèrent.

Reconstruite dans la seconde moitié du XIIIe siècle, agrandie dans les années 1400 pour les besoins grandissants de la paroisse, l’église Sainte-Foy a connu quelques transformations au XIXe siècle.
Une première fois avec l’inauguration de la gare d’Agen en 1856. Une seconde fois avec le percement du boulevard Président-Carnot vers 1895. Et une troisième fois vers 1893, lorsque sa nef médiévale est totalement démolie.

Fière survivante du temps qui passe, l’église Sainte-Foy n’a pas encore dit son dernier mot. Prenez le temps de passer ses portes et vous découvrirez un intérieur très coloré caché derrière ses murs en briques.