Cathédrale Saint-Caprais

Si le pruneau est l’emblème d’Agen et le pont-canal, sa fierté, la cathédrale Saint-Caprais, elle, est sa pépite sacrée.

Contrairement à plusieurs de ses homologues français, la bâtisse religieuse ne se donne pas en spectacle par sa taille imposante. Non, sa force à elle, c’est son architecture composite qui fait que les visiteurs n’ont d’yeux que pour elle lorsqu’ils débarquent sur la place du Maréchal Foch.

Du roman aux différentes déclinaisons du gothique, la cathédrale Saint-Caprais laisse apparaître en effet plusieurs styles sur l’ensemble de sa structure. Cette hétérogénéité qui aujourd’hui nous captive est surtout le témoignage concret d’un chantier de construction très étalé dans le temps, rendu encore plus compliqué par les nombreux revers de l’Histoire.

Avant l’apparition de la cathédrale Saint-Caprais en tant que telle, se sont succédés ici deux édifices religieux qui ni l’un, ni l’autre n’ont été gâté par le cours des événements. Par là, nous entendons une basilique du VIe siècle qui sera détruite par les Normands en 853. Puis une collégiale, qui durement saccagée durant les Guerres de religion au XVIe siècle, opposant les catholiques aux protestants, sera transformée en magasin à fourrage pour l’alimentation des chevaux de l’armée.
Concrètement, la naissance de la cathédrale Saint-Caprais s’opère vers 1802, après la destruction de l’ancienne cathédrale Saint-Étienne durant la Révolution française.

Un vécu mouvementé qui n’a eu de cesse de transformer l’aspect global du monument. Par exemple, l’abside, soit la partie arrondie située à l’arrière de la façade principale, incarne toute la massivité du roman. Quant à la nef unique et au clocher, ils mettent en lumière la virtuosité, la verticalité et le sens du détail propre au gothique, qu’il soit classique, rayonnant ou flamboyant.

Assez sobre de l’extérieur, la cathédrale Saint-Caprais révèle finalement toute sa splendeur à ceux qui osent pousser ses portes. Faites partie de ceux-là et alors vous vous retrouverez le souffle coupé par une explosion de détails à admirer. Ça va des vitraux hauts en couleur et des tapisseries rehaussées de feuilles d’or à ce riche décor peint, récemment restauré, qui coure du sol au plafond.
Il a été réalisé par Jean-Louis Bezard, élève du talentueux peintre montalbanais Jean-Dominique Ingres, entre 1845 et 1869. Et il reprend pour thème, l’histoire du christianisme dans la région, les grandes figures de la Bible ainsi que les saints martyrs agenais, parmi lesquels figure Saint-Caprais, de qui la cathédrale a pris le nom.

Témoin de plusieurs siècles d’histoire et de foi, la cathédrale d’Agen est bien évidemment classée aux monuments historiques, et ce, depuis 1862. Mais sa plus grande fierté reste sans nul doute son appartenance au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1998, dans la catégorie des “Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle”, compte tenu de sa situation sur cette célèbre route de pèlerinage.