Pont-canal

De tout les incontournables du patrimoine agenais que rassemble notre itinéraire, celui que nous sommes sur le point de vous présenter est sans nul doute l’un des plus importants. Si ce n’est pas le premier sur la liste ! Car oui, autant être honnête avec vous, celui qui se rend à Agen et ne prend pas la peine de voir le pont-canal de ses propres yeux, a failli à sa visite de la “capitale du pruneau”.
D’ici, vous en apercevez difficilement la silhouette, mais en longeant la rue des Îles, peu à peu vous devriez mieux voir son enfilade d’arcs.

Sur le papier, le pont-canal est tout bonnement un pont qui fait la liaison d’une rive à l’autre en enjambant la Garonne à 12 mètres de hauteur. Mais dans les faits, il chevauche le fleuve en longeant un cours d’eau, tout en rendant possible la navigation. Un phénomène assez insolite qui nous donne envie de plonger plus profondément dans l’histoire de l’ouvrage !

Pour poser le contexte, c’est en 1833 que naît le projet du pont-canal. En le faisant construire l’objectif à atteindre est clair, net et précis : on souhaite projeter un canal latéral jusqu’à Bordeaux, dans le prolongement du canal du Midi, afin d’optimiser la navigation sur la Garonne.

Ceux qui auront pour mission de mener à bien les travaux vont être Jean-Baptiste de Baudre, inspecteur des ponts et des chaussées, et l’ingénieur Job. La première pierre est posée en 1839 par le duc d’Orléans. Une légende raconte même que sous cette dernière serait enfoui un coffre empli de pièces d’or et d’argent.

En 1841, coup de frein, le gros œuvre est interrompu par la création de la ligne de chemin de fer entre Bordeaux et Toulouse. À ce moment-là, le pont-canal sert temporairement de déviation pour les agriculteurs, leur évitant un détour par le pont de pierre d’Agen. Temporairement, car le péage excessivement cher dont il fait l’objet met vite un terme à cette mesure.
En 1846, une loi vote la reprise des travaux du monument, qui sera finalement achevé l’année qui suit et mis en service en 1849.

Avec ses 580 mètres de long, répartis sur 23 arches, ses 10 mètres de hauteur et ses 13 mètres de largeur environ, l’œuvre en pierre est une prouesse architecturale incontestable. Incontestable, mais pas unique, puisqu’il est le deuxième plus long pont-canal de France, derrière celui de la Briare dans le Loiret.

Que vous l’arpentiez par en dessous ou par au-dessus, à pied ou à vélo, la star d’Agen est un lieu de promenade agréable. Et depuis son sommet, le panorama sur la ville, la Garonne, les berges et les bateaux de plaisance offre un dépaysement assuré.