Sé Velha de Coimbra
Ce point d’intérêt est disponible en audio dans le circuit: Visiter Coimbra, Le savoir comme élixir de jeunesse
Nous y voilà, juste devant l’un des témoignages les plus expressifs et les plus anciens de l’art roman au Portugal.
Comme figée dans le temps, la Sé Velha de Coimbra fut bâtie entre 1162 et 1320, sous le règne d’Afonso Henriques, premier roi du Portugal. C’est de ce fait la seule cathédrale portugaise, construite à l’époque de la Reconquête sur les peuples musulmans, dont la structure soit encore intacte de nos jours.
Ses maîtres furent les Français Bernardo et Roberto, à qui l’on doit notamment la direction des travaux de la Sé de Lisbonne.
Aux pieds de cet imposant édifice, on apprécie cet unique portail surmonté d’arc et de créneaux, offrant un ensemble très harmonieux. Sinon, en faisant un peu le tour de la bâtisse, pour se rendre côté nord, on s’extasie devant la Porta Espaçosa, ou la porte spacieuse en français.
Ce symbole de Coimbra, œuvre de João de Ruão, expose un travail sculptural d’une grande beauté, en reprenant les codes de la Renaissance italienne.
L’intérieur du lieu de culte, sur accès payant, saura aussi vous faire son plus bel effet, avec sa tour lanterne gothique, les impressionnantes dorures du retable de l’autel, et son cloître du XIIIe siècle, connu comme le plus ancien du pays.
Je profite également de cet arrêt pour attirer votre attention sur la maison diamétralement opposée à l’entrée de la Sé Velha de Coimbra. Non pas celle de couleur beige, mais la suivante, où l’on devine un visage masculin peint sur des carreaux blanc.
Cet homme à lunette, aux cheveux frisés, c’est José Afonso, plus connu sous le nom de Zeca Afonso. Né à Aveiro en 1929, mort à Setúbal en 1987, et propriétaire du 2e étage de cette demeure dans les années 1940, ce compositeur et chanteur national est ce que l’on pourrait appeler un monument de la musique portugaise du XXe siècle.
Du fado de Coimbra, l’artiste se tournera petit à petit vers la ballade, avant de briller dans ce qui sera le plus gros registre de sa carrière, soit la chanson d’intervention politique. En tant que profond militant envers la dictature salazariste, c’est à lui que nous devons le titre “Grandola, vila morena”. Autrement dit, l’hymne de la Révolution des Œillets, survenue le 25 avril 1974.
Tous les ans, les Portugais entonnent encore ces paroles patriotiques lors des commémorations de l’évènement. Et récemment, la célèbre série espagnole La Casa de Papel, l’a même intégré à la fin de l’épisode 5, de la 5e saison, pour sa symbolique de résistance.
Les quelques lignes, inscrites en dessous du portrait de l’artiste, sont justement un passage de la chanson, qui une fois traduit donne : “À chaque coin de rue, un ami, dans chaque visage, l’égalité. C’est le peuple qui commande le plus, en toi, ô ville”.
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